Il paraît que je suis sarcastique... Ca me ferait rire!
People tell me I'm sarcastic... hahaha!

lundi 29 décembre 2008

Gipsy Kings

Que celui qui n'a jamais laissé libre cours aux clichés en entendant un "s'iiiil-vooouss-plaaaît" plaintif en provenance d'une jupe à fleurs mal assortie au pull informe me lance la première fausse pétition payante.
Les Rroms vivent en marge de la société; ils ont besoin d'elle autant qu'ils s'en éloignent. Leur altérité nous dérange, ou suscite notre pitié. Loin de moi le projet de juger leur façon de vivre ou de condamner sans distinction nos réactions au mieux mitigées, ou encore de refaire l'historique de cette population d'Europe de l'Est rejetée partout (et surtout "chez elle", en Roumanie, en Hongrie, en Bulgarie, etc.)

J'ai eu l'occasion d'accompagner les bénévoles de Médecins du Monde sur les campements Rroms en périphérie de Strasbourg, dans le cadre d'un boulot pour l'école. Ca a été une claque de me rendre compte, physiquement, des conditions de vie de ces familles, et de leur capacité à être heureux quand même.

J'ai fait des photos... En voici quelques unes:










Ces photos me parlent; elles me rappellent les intimités dans lesquelles j'ai été accueillie. Dans leurs intérieurs minuscules et mal chauffés, et pourtant toujours propres, les jeunes mères Rroms sont des mamans-poules. Leurs enfants sont leur richesse, au sens non-monétaire du terme.

J'ai du mal à trouver le ton juste pour raconter cette expérience. L'environnement des Rroms est hostile: froid mordant, pluie qui entre, rats qui courrent, enfants qui toussent, caravanes bien trop petites, couvertures insuffisantes, pas d'eau courante, menaces d'expulsion, et j'en passe. Mais je ne repense jamais à ces moments en terme de tristesse, ou même de désolation. Il règne au milieu des plaintes une sorte de bonne humeur, que les sourires des gamins traduisent bien.

mardi 25 novembre 2008

Catherinette

25 novembre... la Sainte-Catherine, patronne des jeunes filles célibataires. Traditionnellement, si l'on a plus de 25 ans et que l'on est TOUJOURS PAS mariée, on implore en ce jour heureux la clémence de Catherine et de ses célestes pouvoirs de meetic.com avant-gardiste, avec ces quelques mots:

Sainte-Catherine, aide moi! Ne me laisse pas mourir célibataire. Un mari, Sainte Catherine, un bon Sainte Catherine!... Mais plutôt un que pas du tout.

Je m'abstiendrai de tout commentaire personnel, laissant Colette Renard répondre en chanson (1963 selon mes informations):

samedi 15 novembre 2008

Billet doux

Rien que tu ne saches déjà. Je n’ai que le recours de le répéter dans le vide.
Je me suis attachée à ma liberté à tel point que je ne veux plus jamais la quitter. Je ne laisse rien ni personne m’approcher qui pourrait la mettre en danger. Je fuis la moindre contrainte. J’ai peur qu’on ait besoin de moi. Je ne construirai ma vie que sur moi-même.

Mais je n’ai pas encore réussi à annihiler complètement toute forme de ressenti. L’humain reprend ses droits, dans les limites que je lui laisse. Et, ne serait-ce que par fierté personnelle, je ne te laisserai pas utiliser ma souplesse à ta convenance.
T’es pas chié quand même de me dire que t’en as marre de mes questions au bout d’une demi-heure de conversation, sur internet qui plus est. Ca fait des mois que tu évites cette discussion. Si tout ce que tu avais à me dire, c’est « tu me prends la tête », tu aurais pu te décider plus tôt.
Cela dit, ça répond à ma question sur ce que je suis pour toi.

Les rêveries des princesses modernes ont bien changé. Mais visiblement, les happy ends restent l’apanage des contes, même quand on ne cherche pas à être enlevée sur un cheval blanc par un belâtre imbu de lui-même qui nous encloquera à la première occasion. Même si ce qu’on cherche, c’est un peu de considération de la part de celui qui nous envoie au 7ème ciel. Qu’il comprenne que, toute de chair qu’on puisse être, on a besoin aussi d’une douceur des sentiments. Cendrillon a de beaux jours devant elle.

« C’est plus simple pour toi qu’on arrête, qu’on reste amis ». Je ne sais pas quel genre d’amis tu as, mais les miens, je les malmène un peu moins. Quand ils ont des doutes sur ce qu’on vit, je le respecte. Mais je pense que tu t’es construit un monde peuplé de gens qui ne ressentent rien, et sur qui tu n’as aucun impact. Grande nouvelle : ce monde n’existe que dans ta tête. Il ne te protégera de rien.
Je me demande où est passé l’ami que j’ai eu pendant des années, et l’homme dont la gentillesse complétait si bien l’audace. Je n’entrevois plus ni l’une ni l’autre. Je devine sans souci ce qui les a absorbées, mais je regrette d’en faire les frais.
Alors désolée d’avoir bousculé ta tranquillité d’indifférent, de m’être « trop ouverte » à toi et d’avoir perturbé notre histoire de cul avec mes états d’âme. Si ta vie n’était pas déjà si difficile, je chercherais à me venger. J’ai été très patiente, mais là tu m’as vraiment blessée. Je t’emmerde.

Lisette

mardi 11 novembre 2008

dragon's dream come true

She pushes away her quilt in a grump and painfully gets out of bed. She’s already late for her date but she couldn’t care less. She lets the kettle scream for a little while before she tears it out of the stove. In front of the mirror, she fashions a killer look.
When she gets in her car, her door knocks the van next to her. It leaves a little dent in the paint. She makes a mental note to find another parking spot when she comes back.
She was supposed to meet up with her new flirt more than an hour ago. Going now would make her late for her whole day. He’s probably gone already anyway. And if he’s still waiting, well then he’s a fool who needs to get a life. She doesn’t want to go on a date with a fool who needs to get a life. He’ll realise that she won’t show up, sooner or later.

At the till, she finally changes her mind. The saleswoman made a not-so-nice comment about her waist, in the changing room. She doesn’t want the jumper she’s already paid for, and would like the trousers in a different colour. The saleswoman cancels the transaction, puts the jumper on the side, and sends her colleague to get a new pair of trousers. She doesn’t like the new colour, she’ll take the first pair. She’d like the jumper, also, actually, but with the V-neck. The saleswoman complies with her wishes. She pays. She looks in the bag. These trousers weren’t a good idea, in the end. She hands them back to the saleswoman, saying that she’ll take the jumper though. And a necklace. The one with the big beads over there. Can you go get it for me. When she’s just about to leave she notices that one of the beads is slightly chipped. She asks for a discount.

She doesn’t stop when the Unicef bloke tries to make her donate for his cause. Does he really think he can save the world with ten names on a list and 80€? A young show-off deliberately bumps against her. She hurries her pace a little to catch up with the high-heeled bitch and grabs her arm. Hey there, they didn’t teach you to apologise when you knock into someone, at Dior’s? Just because your beautician works hard on your spots three hours a week for the daily income of Angola doesn’t mean you can do anything you want. And also, young lady, if you can’t walk in stilettos, just wear flats, it’ll spare you a lot of public shame. Apparently, they didn’t teach you that either, at Dior’s… See, it’s no good being loaded when you’re stupid, it just brings attention on things you should want to hide. And by the way, people have stopped wearing jackets this colour about 20 years ago, even when they’re from Dior.

She sees that it’s time to go to work. Her class starts in fifteen minutes. This group is such a drag. They’re amorphous and they don’t understand a thing. She takes the direction opposite to the school. They’ll have to do without her today.
In her car on the way back, she tells herself that she won’t get what soothes her down today, yet again. She puts on a CD, and closes her eyes. She lets the music and her blind car lead her into the traffic.

La vie rêvée des démons

Dans un soupir ronchon, elle repousse la couette et s’extirpe du lit. Elle est déjà à la bourre pour son rendez-vous. Elle s’en fout éperdument. Elle laisse la bouilloire hurler un temps avant de l’arracher à la plaque. Devant le miroir, elle se fait un regard de femme fatale.
En montant dans sa voiture, elle cogne la camionnette à côté avec sa portière. Ca laisse une marque dans la peinture. Elle note mentalement qu’elle devra trouver une autre place de parking en rentrant.
Elle aurait dû rejoindre son nouveau flirt il y a un peu plus d’une heure. Y aller maintenant la mettrait en retard pour tout le reste de sa journée. De toute façon, il y a de fortes chances pour que le mec soit déjà parti. D’ailleurs s’il attend encore à cette heure-ci, c’est que c’est un imbécile qui n’a pas de vie. Elle n’a pas envie d’un rendez-vous avec un imbécile qui n’a pas de vie. Il se rendra compte tout seul qu’elle ne viendra pas.

Arrivée à la caisse, elle change finalement d’avis. Dans la cabine, la vendeuse a fait un commentaire peu flatteur sur son tour de taille. Elle ne veut plus du pull qu’elle a déjà payé, par contre elle aimerait une autre couleur pour le pantalon. La vendeuse annule l’achat, met le pull de côté, envoie sa collègue chercher un nouveau pantalon. La nouvelle couleur ne lui plaît pas, elle va reprendre le premier. Elle voudrait aussi le pull, en fait, mais avec l’encolure en V. La vendeuse accède à ses désirs. Elle règle. Elle regarde dans le sac. Finalement, ce pantalon c’était pas une bonne idée. Elle le tend à la vendeuse, en disant qu’elle ne va prendre que le pull, et un collier aussi. Avec les grosses perles, là. Vous allez me le chercher. Au moment de partir, elle réalise que le collier a une perle ébréchée. Elle exige une ristourne.

Elle ne s’arrête pas quand le jeune homme de l’Unicef lui demande de cotiser pour sa cause. Il s’imagine vraiment sauver le monde avec dix signatures et 80€? Une petite bourgeoise de moins de 20 ans la bouscule sans ménagement. Elle presse un peu le pas pour arriver au niveau de la pouffe à talons hauts. Elle l’attrape fermement par le bras. Dis donc, on t’a pas appris à dire pardon chez Dior ? C’est pas parce que ton esthéticienne passe trois heures chaque semaine à cacher ton acné au prix fort que tout t’est permis partout jeune fille ! Et quand on ne sait pas marcher avec des stilettos, on met des talons plats, ça évite souvent le ridicule public. Ca non plus ils te l’ont pas appris, chez Dior. Finalement, tu vois, ça sert pas à grand chose d’être riche quand on est conne, juste à attirer l’attention sur ce que tu devrais cacher. Et soit dit en passant, une veste de cette couleur, ça ne se porte plus depuis environ 20 ans, même si elle sort de chez Dior.

Elle réalise qu’il est temps qu’elle aille bosser. Son cours démarre dans un quart d’heure. Ce groupe l’emmerde. Ils sont amorphes, et en plus ils ne comprennent rien. Elle prend la direction opposée de l’école. Ils se débrouilleront sans elle aujourd’hui.
Dans sa voiture sur le chemin du retour, elle se dit qu’aujourd’hui encore, ce qui la calme n’arrivera pas. Elle met un disque et ferme les yeux, se laissant porter par la musique et la trajectoire aveugle de la voiture au milieu du trafic.

mardi 21 octobre 2008

Mais c'est à moi, ça!

Mais que se passe-t'il? Sont-ils tous tombés sur la tête...?

Mon bouclier contre le monde hostile qui m'entoure, habituellement, est un subtil mélange d'ironie parfois acide et de grands sourires.

Pourtant, depuis quelques temps et à ma grande stupéfaction, plus rien ne tourne rond.

Rien qu'aujourd'hui, par exemple... Tout était pourtant bien parti pour une bonne journée merdique comme on les aime: réveil une heure en retard, petit-dèj avalé en 5 minutes, cheveux crades toute la matinée, pluie torrentielle au moment de partir cet après-midi.
Mais rien à faire, la conseillère ANPE m'a gentiment expliqué comment magouiller pour être étudiante ET demandeuse d'emploi. Ensuite le chauffeur de bus était particulièrement guilleret et aimable, il s'est même levé de son siège pour donner un mouchoir à quelqu'un au fond du véhicule. Comme si ça ne suffisait pas, les gens de Lampertheim ont répondu à mes questions avec presque une pointe d'enthousiasme, et je suis repartie avec 7 bretzels offerts. Et pour couronner le tout, grâce à une inconnue qui avait raté le bus comme moi, je suis rentrée sur Strasbourg à l'oeil dans un car de ramassage scolaire!

Si j'élargis un peu le spectre spacio-temporel de ces considérations, d'autres événements viennent bousculer ma conception du monde.
Ainsi, dans le tram, une maman au pur look Pimkie slim blanc dans les bottes blanches à lacets, regard creux dans le visage bouffi, coudes sur les genoux écartés et portable au centre de l'attention et de la gravité de l'ensemble. Son mioche joue avec des pokémons pendant que la petite, dans sa poussette, bave sur un carambar probablement plus vieux qu'elle. Soudain, la gamine me voit, me vise, et d'un geste de la main, me propose de m'asseoir sur le siège resté vacant à côté de son frère. Je décline poliment. Le frère, lui, se tourne vers sa mère toujours plongée avec grâce dans ses textos, et demande d'une voix candide: "Maman, quand on donne son âme, ça veut dire qu'on est mort?" Ce à quoi la mère réplique, sèche et résignée: "Je réponds pas à des questions aussi cons!"

A Saverne (mais la même scène a pu être observée à Strasbourg pendant quelques jours), les pompes funebres savent attirer le client:


Le panneau affiche " parce que la vie est déjà assez chère..."

Enfin, en me baladant sur Le Grand BaZART, je suis tombée sur une vidéo de "air sex". C'est comme du "air guitar", sauf qu'on fait pas semblant de jouer de la guitare.

Bon, bilan des courses! Les gens sont devenus serviables et disponibles dans leurs rapports quotidiens. Le monde est devenu ironique au point de laisser des petites lascarettes engendrer des enfants pleins de sagesse, et de pratiquer le sarcasme sur des sujets aussi tabous que la mort et le sexe.

Alors je fais quoi, moi, maintenant qu'on m' a piqué mes jouets??

J'estime que j'ai rempli ma mission sur terre et je deviens une midinette qui pleure devant les téléfilms où les dauphins de l'amour ont mal pendant que Jean-Jacques Goldmann chante une chanson qui me correspond tellement...? Je me sens spoliée et fais un procès-fleuve à la société pour que tout rentre dans l'ordre? Je rentre dans les ordres? Je me fais tatouer? ...?



vendredi 3 octobre 2008

perfect day

It's such a perfect day
And I'm glad I spent it with you.
Oh, such a perfect day,
You just keep me hanging on.


jeudi 4 septembre 2008

The Devil doesn't Wear Prada

You probably imagine the Devil as a short, stocky, red and horny character. Imagine, now that you think of it, is the good word, for the Devil is an invention, or at best a metaphor... Or so you think!

The Devil exists, I've seen It. A long and thin creature, with Shirley Temple-like blond hair, the Devil is in charge of the budget in the high school where I worked for two years.

The Devil's nervous smile can't conceal Its mechanical aridity. The Devil has been trusted with a public wallet, and It deals it with an extreme sense of a mission to accomplish. Each cent is considered Its own, and will only be spent if the end is perfecty justified... the room where the students have their lunch won't be heated above the necessary level, the number of phone calls outside the school (students' parents, work-experience tutors, professional trainers) will be tightly controlled. The drinks and snacks offered to the staff will be rationalised: open bottles will be served again, even after a few days, and the cakes will be sliced thin.

The cleaners and handimen who work directly under the Devil are terrified: extra-hours in the Devil's flat, cautious polishing of plastic floorings, pregnant women exposed to detergent fumes, the Devil knows what she wants.
A very gifted penny pincher, the Devil is ready to find in others bouts of crookedness. I have myself experienced her zeal. I have been accused of guile, of unashamedly swindling public money, of altering the number of worked hours, of petty calculation... but I must have broken the camel's back when I forced her to fire me. Getting fired is the only way for me to benefit from State allocations during my time in the journalism school. I had informed the school administration of my intention to simply not come to work until they fired me, and they sent me, quite literally, to blazes.

And then the Devil saw red. A vile sponger, I was putting my ever-so-nice employers in an uncomfortable situation, and was a despicable example to the rest of society.
But when the Devil meets an obstacle, she gets up from her chair. And that's when we, poor mortals, can discover with a sudden surprise the Devil's uncommon dress sense.
"Toilet blue" twin-sets, skirts matching the curtains of a countryside retirement home, dresses that the ladies from Abba wouldn't turn their backs to, shoes you had no idea were still manufactured, the Devil has something incongruous about her that still can't make her seem more human.
The Devil must have seen in me a potential rival, and somehow, she's quite right. An asserted egoist, I sometimes fear that my sensitiveness might dry out completely, that my consideration for others might turn to ice. But I have the pretension to believe that, should I one day be taken over by my own blockhausing, I would still have managed to not fall into the easy mistakes of old lady fashion.

Le diable ne s'habille pas en Prada...

Vous imaginez sûrement le diable petit, trappu, rougeaud et cornu, et loin, très loin de nos latitudes. D'ailleurs, imaginer est le bon mot, le diable n'est qu'une invention, au mieux une métaphore... Erreur!
Le diable existe, je l'ai rencontré. Créature élancée, à la crinière blonde savamment domptée en un brushing qui ferait pâlir Bernadette C., le diable tient les cordons de la bourse du lycée où j'ai officié pendant deux ans.

Le sourire crispé du diable ne parvient pas à faire oublier son implacable sécheresse interne. Le diable gère les deniers publics qui lui sont confiés avec le sentiment sourd d'une mission à accomplir. Chaque centime est comme le sien, et ne sera dépensé qu'à très bon escient... le foyer où les élèves déjeunent ne sera pas chauffé au-delà du nécessaire hors-gel; le nombre d'appels passés à l'extérieur (parents d'élèves, maîtres de stages, tuteurs d'apprentis) sera rigoureusement contrôlé. Les boissons et autres brioches offertes au personnel seront rentabilisées: les bouteilles ouvertes seront resservies, même après plusieurs jours, les gâteaux seront tranchés fin.
Les agents de service qui travaillent directement sous les ordres du diable en ont une crainte justifiée: ordres assénés, extras dans l'appartement de fonction, cirage minutieux des linos, foetus exposés aux vapeurs des détergents, le diable sait ce qu'elle veut.

Grippe-sou hors concours, le diable est prompt à déceler chez autrui des velléités malhonnêtes. J'ai moi-même fait l'expérience de ses foudres. Accusée sans détours de roublardise, d'arnaque au sou de l'Etat, de falsification des heures travaillées, de calculs mesquins pendant mon contrat, j'ai achevé le diable en la forçant à me licencier, afin de pouvoir toucher les allocations chômage pendant ma formation de journaliste. Ma hierarchie, que j'avais informée de mon intention de me mettre en faute professionnelle en ne venant plus travailler jusqu'au licenciement, m'a littéralement envoyée au diable, qui a vu rouge!
Vile profiteuse, je mettais mes gentils employeurs dans une situation inconfortable, et montrait à la société un exemple bien misérable.

Et quand le diable rencontre un obstacle, le diable se lève... Et c'est là que les mortels que nous sommes peuvent découvrir non sans stupeur les goûts vestimentaires pour le moins surprenants du diable. Twin-set bleu "lieux d'aisance", jupes assorties aux rideaux d'une maison de retraite de campagne, robes que ne renieraient pas ces demoiselles d'Abba, chaussures dont on ignorait qu'elles étaient encore fabriquées... le diable a cette petite touche "catalogue Notre-Temps posé bien au centre du napperon de dentelle" qui ne parvient pas, malgré tout, à la rendre plus humaine.

Le diable a probablement vu en moi un adversaire potentiel, et quelque part, elle n'a pas tort. Egoïste assumée, je crains parfois le gel total de ma sensibilité, l'assèchement de ma considération pour autrui. Et si je veux quelque chose, je sais souvent me donner les moyens de l'obtenir. Mais j'ai la prétention de croire que si un jour je me retrouve dépassée par mon propre blindage, j'aurai sû éviter les écueils de la Camif 65 + et autres Quelle pour femmes laides.

lundi 18 août 2008

I need to talk about this book


I finished this book yesterday, after a month or so of intense companionship.

I first was infatuated with the book, but after a hundred pages, I loved it: I always had to read more of it, whenever I had five minutes to myself, but I was well unable to form a distinct opinion about it.
It's by far the most discomforting book that I've read in quite a while. Lionel Shriver, the author, has a very smart way of writing, in her style as well as in her ideas and their chronology. Yet, you're almost bound to think at some point: "This woman is completely nuts, or at least rather daring, to write such a story..."

Let me explain: We Need to Talk About Kevin is the compilation of the letters that Eva Katchadourian, a New-York intellectual of Armenian descent, writes to her estranged husband, about the childhood of their son, Kevin, who killed 7 students and 2 adults in his school two weeks before "Columbine" and three days before his 16th birthday.
Eva admits to never having really liked Kevin, a child she had in her late thirties, partly to please her man. From his birth onwards, the relationship between this somewhat cold mother and her angry, proud and whimsical son has been a permanent war.
We only have Eva's version of things, so it's hard to decipher "truth" from "construct", but I am not sure that such a distinction makes much sense; we have access to Eva's disturbing truth.

The novel takes the risk to address taboo questions concerning motherhood and the sacrifices it implies, filiation, the opposition between nature and nurture. The reader comes out of it a bit shaken, with shivers down the spine and a certain humility before such a powerful yet fine read. A book those who will be able to overcome their possible rejection of such literary and feminine audacity (not to say insolence) should most certainly read!

Il faut que je parle de ce livre



J'ai terminé hier ce livre qui m'a occupée pendant un petit mois... Il existe une traduction française: Il faut qu'on parle de Kevin.

J'ai d'abord été amoureuse du livre, puis au bout d'une centaine de pages, je me suis mise à l'aimer. J'avais besoin d'en lire plus, dès que j'avais cinq minutes, mais j'étais incapable d'émettre un avis vraiment éclairé.
C'est de loin le livre le plus déconcertant que j'ai lu depuis un bon bout de temps. Lionel Shriver, l'auteure, a une écriture très intelligente, autant au niveau de la langue que des idées et de leur enchaînement chronologique. Pourtant, on ne peut pas s'empêcher de penser à un moment: "Cette femme est bien barrée, ou en tous cas sacrément téméraire, pour écrire une histoire pareille..."

Je vous explique: We Need To Talk About Kevin, c'est la compilation des lettres qu'Eva Katchadourian, intellectuelle New-Yorkaise d'origine arménienne, envoie à son mari, avec qui elle ne vit plus, et dans lesquelles elle opère un retour en arrière sur l'enfance de Kevin, leur fils, qui a tué 7 élèves et 2 adultes dans son lycée, deux semaines avant "Columbine", et trois jours avant ses 16 ans.
Eva n'a, de son propre aveu, jamais apprécié Kevin, qu'elle a eu tard, un peu pour faire plaisir à son homme. Dès sa naissance, un rapport de force s'établit entre Kevin et Eva, une guerre permanente entre une mère somme toute assez froide et un enfant colérique, capricieux et orgueilleux.
Nous n'avons que la version d'Eva, il est donc assez difficile de faire la part entre le "vrai" et le "faux", mais je ne suis pas certaine qu'une telle distinction soit pertinente. Nous avons en tous cas accès à la vérité perturbante d'Eva.

Ce roman pose de façon osée des questions un peu taboues, sur la maternité, les sacrifices qu'elle implique, sur la filiation, sur l'inné et l'acquis. On en ressort un peu secoué, avec des frissons dans le dos, et en même temps une certaine humilité face à la finesse et à la puissance de l'écriture. Un livre à conseiller absolument à ceux et celles qui sauront dépasser leurs éventuels mouvements de recul face à une telle audace (pour ne pas dire effronterie) littéraire et féminine.

dimanche 27 juillet 2008

There was a little girl...





There was a little girl
Who had a little curl
Right in the middle of her forehead.
And when she was good
She was very, very good
But when she was bad
She was horrid!

Henry Wadsworth Longfellow

mardi 22 juillet 2008

journalism idol

Well you see, for the first selection, I've tried hard to be myself. Then there were two individual performances in front of the jury, I had worked on my routine and all, but still, I was slightly off-key, so when I came out, I was very doubtful.

When I heard that the jury had put me on the waiting list, I was rather happy, because it meant that I hadn't failed altogether, but at the same time, it also meant waiting longer. But finally, the other candidates have decided against entering the game sooner than I had expected, and now that's it, I'm in.
I haven't felt this relieved in a long time. I'm almost refraining my joy, as if I didn't dare be proud.
But oh well, for once, I can muffle my "this-is-luck-not-talent-" complex; it's probably luck, at least partly, but I am standing at the very beginning of what will certainly be an exciting adventure, and I am well glad!

So tonight, I would like to thank all my fans, and especially my family and my closest friends, without who none of this would've happened; the jury, of course, thanks for voting for me, and I'll try my best to meet your expectations; also, my sponsors: Yorkshire Tea, Bonne Maman, the newspapers Libération, Penguin Books, the brewery Meteor, the French train company, Ryanair, Côte d'Or Dark Chocolate and André shoes. Thanks a lot, and I'll probably need your support during my two years in the studio, so brace yourself!

(Also, I would like to apologise for not posting in English for a while... I guess I wasn't in the mood for translation.)

journalisme academy

J'ai essayé de rester moi-même pendant les premières épreuves de sélection; ensuite j'ai fait deux prestations scéniques devant le jury, j'avais répété ma choré, genre grave, tu vois, mais quand même j'ai fait deux ou trois fausses notes, en sortant j'avais beaucoup de doutes.

Quand j'ai su que le jury avait décidé de me mettre sur une liste d'attente, d'un côté j'étais super heureuse, parce que ça voulait dire que je n'avais pas complètement raté, mais de l'autre, ça ne faisait que repousser l'attente. Et puis finalement, les gens se sont désistés plus vite que je pensais, et c'est bon, je suis prise!
J'ai pas été aussi soulagée depuis longtemps, j'ai presque la joie voilée, comme si je n'osais pas être fière. Mais bon, quand même, allez, je mets un peu en sourdine mon complexe de "c'est du bol, rien à voir avec le fait que je suis douée"; c'est peut-être du bol, en partie, mais il n'en reste pas moins que je suis au tout début de ce qui sera sûrement une aventure enrichissante, et je suis bien contente...

Donc ce soir, je voudrais tout particulièrement remercier mon fan club, mes amis, ma famille, sans qui tout ça n'aurait pas été possible, et puis le jury, bien sûr, merci d'avoir voté pour moi, je ferai de mon mieux pour être à la hauteur de vos attentes, et puis mes sponsors, aussi, Palais des Thés, Bonne Maman, Libération, Livre de Poche, Météor, SNCF, Ryanair, Côte d'Or, et les chaussures André. Merci, vraiment, et j'aurai encore besoin de vous pendant mes deux ans au château avec les autres candidats, donc tenez-vous prêts...

vendredi 4 juillet 2008

Que d'eau!

Lundi après-midi, Internet m'a appris au détour d'un clic que j'étais admissible au concours d'entrée de l'école de journalisme.
Si je n'ai pas préparé ce concours avec l'application qu'il aurait fallu, je l'ai revêtu d'une multitude de symboles et de sens depuis que j'ai commencé à travailler concrétement pour les écrits.
Je m'attendais cependant plus à être déçue que reçue.

La nouvelle de lundi aurait donc en toute logique dû me procurer un ravissement sans faille, me transporter sur un petit nuage, raviver ma rage de vaincre. J'ai effectivement savouré un éphémère mais nécessaire moment de gloire avec des verres et des amies.

Ensuite je suis rentrée, et j'ai cédé au petit picotement dans le nez, j'ai laissé une larme s'échapper dans l'intimité obscure de ma chambre, et cette larme a roulé roulé roulé, voilé mes joues, dormi dans les creux de mon cou, salé mes lèvres, épuisé mes mouchoirs.


Je ne sais pas trop tout ce qui voulait se dire dans mes pleurs. Mon soulagement, sûrement. J'ai finalement peut-être bien fait de rejouer mon adolescence en septembre dernier, et de refuser de suivre une voie logique, tracée, dans laquelle j'aurais pu réussir et qui m'aurait apporté un certain confort.
J'ai sans doute aussi voulu exprimer ma fatigue d'une année pas particulèrement enrichissante intellectuellement, où j'ai beaucoup cherché les miroirs dans lesquels me scruter.
J'ai peut-être aussi liquéfié ma solitude, choisie, subie, je ne sais plus, mais une solitude satisfaisante, cette fois-ci, indépendante, tu ne le dois qu'à toi-même, sois fière de toi ma fille. Et inéluctable: il n'y a personne d'autre qui puisse ressentir ce que je ressens maintenant, même ceux qui se réjouissent pour moi et qui me comprennent n'auront jamais accès à cette mosaïque larmoyante. Quoi qu'on fasse, on est toujours tout seul au plus profond de soi. C'est tant pis, c'est tant mieux, c'est comme ça.
Il y avait sans doute aussi dans mes sanglots une trouille un peu enfouie et qui m'est revenue avec la force d'une gifle. On grandit, on avance, on fait tous notre chemin, mais comment on fait pour être sûr que c'est le bon chemin qu'on prend? Comment on fait pour pas se perdre alors qu'on fait tous des équipes de un et que ça ne sert à rien de semer des cailloux, on ne pas faire demi-tour? Et on va où, exactement? Et vous serez où, après? Et comment on différencie une balise d'un obstacle, comment on reconnaît le danger?
J'ai pleuré aussi cette fuite, pour des raisons que je ne peux que deviner, et ma fuite, parce que je crains d'avoir mal.

Et puis je me suis rendue compte que c'était la première fois depuis des mois et des mois que je pleurais d'émotions, et pas de douleur. Que ma colère avait lâché du lest, que mon coeur pouvait reprendre de la place.
Je me suis endormie.

samedi 28 juin 2008

Ô rage...

Confortable colère! Ma compagne, ma seule amie.
Toutes dents dehors, muscles à fleur de peau, regard assassin, boyaux en tension, je me mets en rogne, je tape du poing, je rugis, j'enrichis la conversation de vocabulaire délicat, j'incarne le Mal.

Si je suis en retard, que je perds mes clefs, que je casse un verre, rien de grave, la colère me cueillera et me poussera vers autre chose.
Si je trouve que les cons qui balisent mon chemin sont un peu trop nombreux; si tout doucement je m'affole, je stresse, rien de grave, la colère m'aidera à traverser cette mauvaise passe.
Si je me désole d'être incapable de faire confiance aux autres; si j'ai laissé à quelqu'un d'autre le pouvoir et la responsabilité de prendre des décisions pour ma vie, que ce soit pour un weekend, un an ou toujours; si je me réveille recroquevillée au milieu de mon grand lit en pleine nuit, rien de grave, la colère me prendra dans ses bras et me bercera.
Si je m'engage sur une voie peu commune; si je ne suis sûre de rien; si j'ai peur que ceux à qui je tiens avancent avec détermination et ne se retournent que de temps à autres pour jeter un regard compatissant sur mon immobilisme, rien de grave, la colère me tendra la main et m'attendra.
Si tu me fais mal, que tes paroles me blessent, que tu m'abandonnes, que tu ne me choisis pas, que tu me renvoies à ce qu'il y a de laid en moi, que tu me piétines, que tu réveilles mes souvenirs tristes, qu'après toi, je n'oserai plus jamais, rien de grave, la colère pansera mes plaies et soulagera mon coeur de sa charge.
Si tu comptes pour moi, si ton bonheur m'importe, si ta présence allume mon sourire, si tes larmes me déchirent, si tu as besoin de moi, rien de grave, ma colère endormira mon trop-plein d'affection et me rendra ma sobriété.

La colère comme une deuxième peau imperméable, j'irai furieuse vers tout et tout le monde, le coeur protégé, intact, inutile.

dimanche 15 juin 2008

Leaving-room

She had to, all of sudden; it was like one of these chocolate cravings, the obsession would only cease when yielded to.
A suitcase, the necessary clothes, one or two books waiting to be read, her laptop, her passport, her credit card.
She hopped on the first train. She left.

She wasn't going towards, she was going away from.
Of course she was going to meet new faces, listen to new lives, admire places she hadn't yet looked at, create new memories. Her memories were always of small things. The colour of a wall, a line from some conversation, the smell of a café.
Of course she was going to jump from one place to another, laugh at new situations, cry from new fears.
Of course she was going to give in to this form of permanent force, always forward, always towards something new, not yet seen, not yet experienced, not yet related to, something untouched.

But above all, she was going to be away.
No need to ask questions, no need to put into perspective, no need to probe the depths of her rifts, no need to face her incoherences.
She was going away from blandness, from responsibilities, from consequences.

She is leaving the tangible marks of who she is.
From now on, she will "do", and not "be". She will eat, drink, smoke, kiss, behold, smell, taste, smile, shiver, cough. Nobody will have the time to think "she's greedy, funny, sexy, sarcastic, hurt, frightened, jealous."

She's smiling. She's surprisingly quiet. Now she is the one who decides to love. She's not waiting any more. She has taken this train, but she has also taken her life by the hand. She is thumping her fist on her dusty nostalgia. She is leaving disappointment for impertinence. She will love just enough to feel her heart warm up, and then she'll leave again. She's going towards the egoistic happiness her soloist existence will giver her. She has chosen loneliness and its certainty over tomorrows and their panics.



She's shaking her head, and getting up from her couch. She's walking to the kitchen, to put the old kettle back on. Tea soothes her. Tomorrow, over lunch, she might treat herself to a new pair of shoes.

Départ

Ca lui est venu comme ça, comme une envie de chocolat, une obsession à court terme qui ne lâchera prise que quand elle sera assouvie.
Un sac de voyage, des fringues en vrac, un ou deux bouquins qui attendent d'être lus, son ordinateur portable, le passeport, la carte bancaire.
Elle a sauté dans le premier train. Elle s'est barrée.

Elle n'est pas partie vers, elle est partie de.
Alors oui, elle allait rencontrer des nouvelles têtes, écouter des vies inconnues, poser les yeux sur des endroits qu'elle ne connaissait pas, se fabriquer de nouveaux souvenirs. Ses souvenirs, c'étaient presque toujours des détails. La couleur d'une maison, une bribe de conversation, l'odeur d'un bar.
Oui elle allait passer d'un endroit à l'autre, rire de nouvelles situations, pleurer de nouvelles peurs.
Oui elle allait s'abandonner à cette forme d'énergie permanente, toujours vers l'avant, toujours vers du nouveau, du neuf, du pas-encore-vécu, du pas-en-rapport-avec-le-reste, de l'intact.


Mais surtout, elle allait être loin.
Pas besoin de se poser de questions, pas besoin de remettre en perspective, pas besoin d'explorer les tréfonds de ses fêlures, pas besoin de prendre à bras le corps ses incohérences. Elle est partie loin du monotone, des responsabilités, des conséquences.


Elle a quitté les marques visibles de ce qu'elle est. Maintenant elle va "faire", elle ne va plus "être". Elle va manger, boire, fumer, embrasser, regarder, sentir, goûter, sourire, trembler, tousser. Toujours en mouvement, personne ne pourra se dire "elle est gourmande, amusante, désirable, ironique, blessée, apeurée, jalouse."


Elle sourit. Elle est étonnamment calme. Dorénavant, c'est elle qui décide d'aimer. Elle n'attend plus. Elle a pris ce train, mais elle a surtout pris sa vie par la main. Elle tape du poing sur sa mélancolie poussiéreuse. Elle quitte la déception pour l'insolence. Elle aimera juste ce qu'il faudra pour qu'elle sente son coeur se réchauffer, et puis elle repartira. Elle va vers le bonheur égoïste que lui apportera son existence à une voix. Elle comblera ses manques par de nouveaux tableaux. Elle a choisi la certitude d'être toujours seule à l'angoisse du devenir.




Elle secoue la tête, se lève de son canapé, retourne à la cuisine pour remettre sa vieille bouilloire sur le feu. Le thé la rassure. Demain pendant la pause déjeuner, elle s'offrira peut-être une nouvelle paire de chaussures.

lundi 19 mai 2008

Poésie du soir, bonsoir



Mademoiselle mange des fraises, mais le soleil s'en dédit;
Mademoiselle reprendrait bien un peu de ce câlin que vous aviez servi;
Sourde au silence, en spirales inexorables Mademoiselle danse.

Mademoiselle est la petite faiblesse qui vous perdra,
Mademoiselle joue avec le feu et se brûle le bout des doigts,
Dehors l'air est lourd, et Mademoiselle a le souffle court.

Mademoiselle se perd dans les voluptés d'une douce ivresse,
Mademoiselle prend votre main mais c'est votre âme qu'elle caresse,
Le train lentement démarre, Mademoiselle se drape dans son retard.

Mademoiselle une fois encore contemple la lune, et s'y installe,
Mademoiselle espère que vous préférez les brunes et leurs dédales,
L'écran comme toujours la salue, mais aujourd'hui Mademoiselle est perdue.

Mademoiselle a un lien qu'elle n'attache qu'à lui-même,
Mademoiselle rit aux éclats, puis réalise que vous êtes blême,
Une goutte s'échappe, et Mademoiselle soudain dérape.

Mademoiselle vous aguiche et vous couve d'un oeil coquin,
Mademoiselle va changer les couches de ses bouquins,
Dans le creux de son sein, c'est vous, que Mademoiselle retient.

mercredi 7 mai 2008

Head over feet

If you have seen me more than 10 minutes in your life, you will know I am not exactly femininity personified...
I drink beer by the liter, I don't particularly like veg sticks without sauce but have a thing for full English breakfasts, you can never beat me at "who's the rudest", I find romanticism boring and children freaky, I always perch myself on the very top of my disdain when I watch rom-coms, I sulked for over an hour when France lost against England in the 2007 Rugby World Cup, I tell gross jokes with an unelegant laughter, I can be very nasty in the morning to whoever happens to be around, I am as graceful as an otter and I think that hamsters in a cage are a loss of time, space and money.

BUT, I have a soft (and expensive) spot... shoes!

So, because:
- the French Social Security has finally given me money back,
- the school is trying to avoid paying my extra hours, which means I have had to renounce my plan to try and go on a humanitarian mission, and it makes me sad a little bit;
- now my little brother is all grown-up, just like the sisters, so I have pretty much been made useless;
- last time, in March, I didn't even faint when I had a blood test;
- I survived crazy eczema;
- I'll soon be 25, I have a Masters' and I'm the copy-machine girl;
- I'm trying to get into a school and there's a very slight chance that I might be asked for an interview,
- feet don't have shiny and colourful jewels, like hands, wrists, ears and neck;
- feet also don't have bags, like arms, sides, shoulders and back;
- feet also don't have mascara, eye shadow or lipstick;
- we stand on our feet almost all the time, letting them (and not our shoulders) carry the weight of the world, and they deserve to feel pretty from time to time;
-.... (please feed this list more excuses, all are welcome)

I have decided to get my collection a new pair of friends, which will without a doubt make me beautiful, smart, gifted, charismatic, dignified, and broke.

TAADAA:







... ou comment prendre son pied.

Ceux qui m'ont vu plus de 10 minutes ne pourront que confirmer, je ne suis pas exactement un modéle de féminité...
Je bois de la bière au litre, je n'aime pas plus que ça la salade verte sans vinaigrette mais j'ai un faible pour le saucisson, je suis Médaille d'Or du juron vulgaire, le romantisme m'emmerde, les enfants me font un peu flipper, je regarde les films à l'eau de rose de tout en haut de mon dédain, j'ai fait la gueule pendant une heure quand la France a perdu contre l'Angleterre pendant la dernière coupe du monde de rugby, je raconte des blagues vaseuses en riant sans élégance, le matin je suis parfois très méchante avec qui m'entoure, j'ai la grâce d'une loutre, et je trouve que les hamsters en cage sont une perte de temps, d'espace et de fric.

MAIS, j'ai un péché mignon ( et onéreux): les chaussures...!!

Alors, parce que:
- la Sécu m'a rendu mes sous;
- le lycée me fait des misères pour me payer, et j'ai donc du remiser au placard mes projets de voyage humanitaire cet été, et ça me chagrine;
- maintenant, mon petit frérot est un vrai grand, comme les frangines, et par conséquent, je ne sers plus à grand chose;
- la dernière fois, en mars, je suis même pas tombée dans les pommes pendant la prise de sang;
- j'ai survécu à une poussée fulgurante d'eczéma;
- je vais avoir 25 ans, j'ai un Master, et je fais des photocopies;
- je prépare un concours d'entrée dans une école, et il y a une infime probabilité que je sois convoquée à un entretien;
- pour les pieds, y'a pas de bijoux beaux et clinquants comme pour les mains, les poignets, les oreilles et le cou
- pour les pieds, y'a pas non plus de sacs, comme pour le dos, les épaules, les bras ou les côtés;
- pour les pieds, y'a pas non plus de mascara, d'ombres à paupière ou de gloss;
- mais les pieds, on passe le plus clair de notre temps à les écraser de tout notre poids, et je pense qu'ils ont eux aussi le droit de se sentir élégants de temps à autre,
-... (merci de compléter cette liste, TOUTES les excuses sont bienvenues)

j'ai décidé d'offrir à mes godasses des nouvelles copines, qui me rendront enfin belle, intelligente, talentueuse, charismatique, distinguée et fauchée.

TAAADAAA







vendredi 18 avril 2008

Hot or not

There won't be much you can do to help, which proves that communication, even when virtual, is sometimes essentially a way of expression, but I need to whine a little bit.
Normally, unless I'm asleep or having a no-look/TV day, I look more or less like that:



But for almost two months now, my eyes burn, like when you've been too close to a fire, my eyelids are constantly itching, the skin around my eyes feels tight, as if I had been crying. I have tried almost everything, from the normal anti-eczema salve to a super moisterizing cream, to cortisone-derived products in various forms and shapes. I have been granted 6 days of truce in total...
So, yes, I do save money on make-up and other cosmetics, which have been banned from the zone, but I also look like this:








You will have noticed that the neck joined in. I have recently found a cream that's stopped the skin from peeling, which is a good thing as I was running short of spare skin layers, but the magic potion also increases the burning sensation. I feel like rushing to the freezer and putting ice cubes on my eyes, but water in fact does more harm than good.
So yes, sorry for the lack of poetic distance, or even of sarcasm, but I'm tired of being in pain and of looking more like a red version of a panda than like a young lady.

vendredi 4 avril 2008

Vis ma vie de pionne

Il est évident que j'ai pour la jeunesse débridée que je côtoie tous les jours au lycée une tendresse inébranlable, et que je crois très fort aux talents qu'ils ont tous et chacun ancrés dans leur personnalité.
Certains de ces talents, cependant, sont plus originaux que les autres, et en ce début de vacances, je m'autorise à me lâcher le politiquement correct et à vous en dresser une liste non exhaustive...

1. Le talent de la mocheté suprême

Déjà, naturellement, à 16 ans, on a souvent un physique ingrat, avec des boutons plein la tronche, des membres mal proportionnés, des bouts de graisses où on en voudrait pas et rien là où on en voudrait bien. Face à un tel chantier corporel, les plus sages ont la bonne idée de se planquer dans les pulls de leurs aînés, qui flottent, informes, depuis la base du cou jusqu'aux genoux, où un pantalon savamment baggy prend le relais avant de tomber négligemment sur des baskets qui ne ressemblent à rien. Pour le visage, une frange un peu sauvage et des écharpes derrière lesquelles on peut se planquer font souvent l'affaire.

Mais les autres..... oh mon dieu les autres! La personne qui a décrété un jour que le jean slim taille basse faisait bon ménage avec les cuissardes d'un côté et les blousons beigasses curieux en touffes de poils synthétiques de l'autre devrait faire l'objet d'un procès pour atteinte au bon goût! De même, les joggings, d'emblée, c'est pas le comble de la classe vestimentaire. Mais alors rose fluo, moulant et avec des bottes à talons aiguille, c'est presque une performance! Et les mecs c'est pas mieux! Le brillant sur le jean, ça devrait être interdit par la loi, et les fausses doudounes noires avec des bandes noires satinées tous les 25 cm, déclarées insultes à la mode..
Mais le pire, c'est la sphère otho-rhino-capillaire. Les longs cheveux vaguement frisottés, blonds dessus et noir en dessous, relevés en divers endroits à l'aide de pinces en plastique rose layette, c'est très moche. Et les grosses créoles à fanfreluches qui s'emmèlent dedans, ben c'est très moche aussi. Et 3cm de fond de teint effet bronzé n'arrangent rien! Là encore, les garçons se défendent bien. La coupe rasée sur les côtés, fausse crête tektonik sur le dessus, c'est pas beau. Les faux diamants dans les oreilles non plus.

2. Le talent de donner seulement les mots-clef et de meubler avec des mots qui ne veulent rien dire

"Cas où ouaich hein l'absence je donne demain"
"Putain nik sa race ce prof je sais pas c'est où on a cours ouaich vazy la misère"
"RETARD!! Vaaazzy lààà c'est bon putain, làà Lisette fais pas chier genre ouaich allez lààà mais quoi merde quoi? OUI ok, ok, putain! BONJOUR... Jpeux avoir un mot de retard steplé? T'as vu, ouaich là t contente cas où? putain j'te jure ce bahut c pire que l'elsau, au moins là y z'ont la télé (sic!!!) oué c boooon là j'te jure ouaich elle est relou cette meuf."
"Hé, tsé, hein, ouais, en vrai, c à cause du tram, tsé, hein, ça veut dire, le tram il avait du retard, oualah, la vie de ma mère, j'te jure, vazy me mets pas en retard cas où; mais la vie de moi, Lisette, la vie de moi, tout ça c'est à cause de leur putain de CTS de sa race là, ça m'énerve ça, c'est toujours nous qu'on paye même si c'est pas notre faute c ABUZZZZZZZZE grave!"


3. Le talent de la victimisation totale et permanente

C'est simple, rien n'est jamais de leur fait. Je ne suis pas de ceux qui défendent systématiquement les profs, qui parfois, franchement, exagèrent largement. Mais s'il y a un conflit, à les entendre, eux, ils étaient toujours assis sagement en train de prendre des notes et d'écouter le cours, et d'un coup, le prof leur est tombé dessus sans crier gare, les a insultés, menacés puis virés de là sans ménagement.
Ce statut de victime permanente vient aussi d'une conception particulière des droits et des devoirs de chacun. On a bien le droit de discuter en cours, quand même, et de se remaquiller pendant les interros, et de jeter nos papiers par terre, et de laisser nos bouteilles vides dans les couloirs, et d'écouter de la musique pendant nos heures de colle, et de téléphoner en classe, non? C'est la prison là ou quoi?


Il y en a encore d'autres, sûrement, mais là, je suis en Va-can-ces (merci l'Education Nationale), donc j'arrête là mes diatribes lycéennes!

jeudi 27 mars 2008

crap thursday

7h35, I hear the song I'll keep singing in my head all day on the radio: No One, by Alicia Keys. Crap!
7h38, quick quick make up
7h40, I am officially late. Crap!
7h41, I put on my jumper in a haste. What a mistake. When my head comes out, there's mascara all over my face. Crap!
7h42, I wash off the mascara from my cheeks as good as I can, I grab two socks from different families, I jump into my shoes, I forget my watch.
7h44, here's a new challenge for me: make it to the school in less than 15 minutes.
8h02, challenge failed. Crap!

9h05, is there a way out of today?

10h18, Abdel explains to me that I won't be able to have kids if I wait until I am 42, and that if I ain't quite ready to be a mum, well at least I could try and find myself a husband, and that, he's here, by the way, should I be interested. I try to tell him, with the right professionnal distance and restrained feminist ideals, that this is not what I am looking for in my life, you know, getting married, settling down, that I want to travel the world, to be open to any possibility, to be free from anything and anyone.
10h23, I am not sure he's got my point.

10h33, I decide to take action against tiredness by getting a cup of coffee from the coffee machine in the teachers' lobby. Mrs Ugly Cow, a French and History teacher, deliberately pushes me, and answer to my grumpy "Good morning" with an evil look. I win the battles of evil looks.

10h40, I throw away the plastic cup, I miss the bin, I sleep on my feet.

11h50, I leave for the student lunch room (which is in another school, 20 minutes away, don't even ask), I am late, it's pissing down, I have to walk on the road because of the stupid works on the pavement on both side, I almost get run over by a bike, my umbrella is blown inside out.

13h10, I sleep even as I walk, I go for another crappy coffee from the coffee machine, I fall asleep for real and wake up 15 minutes later. The coffee hasn't worked: I am still oh so tired, and there's a neat little hole in my stomach.

14h10, I quit hoping.

17h10, a girl comes into the office to complain about her classmates, who've sprayed water (plus guests) on her with a toilet brush. I'm glad I quit hoping three hours ago.


Just the kind of day when what I secretely dream of is a cuddle. Not a "cuddle before gym for two", nor a "cuddle, then you tell me what event in your past you think makes you depressed". Just to feel arms around my shoulders, to let my face enjoy the softness of the mating jumper, to listen to the heartbeat on the other side for a moment, to close my eyes, maybe to feel a kissed blown on my hair. Just a cuddle.
Or a little voice that tells me "If it was all happening to someone else, you'd be smiling about it right now..."

Comme un jeudi

7h35, France Inter diffuse LA chanson qui me poursuivra toute la journée: No one, de Alicia Keys. Et merde!
7h38, je me maquille en deux temps trois mouvements
7h40, je suis en retard.. Et merde!
7h41, j'enfile super vite mon pull à col roulé... Erreur! Je ressors la tête du pull, j'ai du mascara plein les joues. Et merde!
7h42, j'essuie comme je peux les traces de mascara, j'attrape au vol deux chaussettes qui ne sont pas du même clan, je saute dans mes pompes, j'oublie de mettre ma montre.
7h44, je viens de me lancer le défi du record du temps de trajet. Arriver au lycée en 15 minutes.
8h02, défi perdu. Et merde.

9h05, cette journée n'aura t'elle donc pas d'issue??

10h18, Abdel m'explique gentiment que c'est pas à 42 ans que je vais faire des enfants non plus, et que si j'en veux pas tout de suite, au moins je pourrais trouver un mari. D'ailleurs, lui, il est là, si je veux. Moi j'essaye de lui expliquer sans faire trop la pote, ni la féministe engagée, que bon, oui d'accord, mais moi, tu vois, dans la vie, c'est pas ce que je cherche, un mari pour me poser, j'ai encore envie de profiter de ma jeunesse, je veux voyager, suivre mes envies, me laisser un champ aussi libre que possible, pas me sentir coincée par quoi ou qui que ce soit.
10h23, je crois qu'il a pas bien compris.

10h33, je décide d'agir contre la fatigue en prenant un café de la machine dégeu de la salle des profs. Mme Grognasse, prof de Français et d'Histoire-Géo, me bouscule sans autre forme de procès, et répond à mon "bonjour" agacé par un regard de killeuse. Je gagne la bataille du regard.

10h40, je jette le gobelet, je rate la poubelle, je dors debout.

11h50, je pars pour la cantine, en retard, il pleut à seaux, je marche au milieu de la route rapport aux travaux sur les deux trottoirs, je manque de me faire renverser par un vélo, mon parapluie se retourne.

13h10, je dors en marchant, je prends un deuxième café machine, je m'endors pour de vrai, je me réveille 15 minutes plus tard. Le café n'a pas fait son effet, résultat je suis toujours aussi naze, mais en plus j'ai un trou dans l'estomac.

14h10, je décide d'arrêter d'espérer.

17h10, une jeunette vient se plaindre que des filles de sa classe l'ont aspergée avec de l'eau et consort avec la brosse des toilettes. J'ai bien fait d'arrêter l'espoir il y a trois heures.

C'est le genre de journée où ce dont je rêve secrètement, c'est d'un câlin. Pas un "câlin avant acrobaties à deux" ou un "câlin avant confidences sur les raisons profondes de mon mal-être", juste, sentir des bras autour de mes épaules, laisser ma tête s'enfoncer un peu dans le moelleux du pull d'en face, écouter quelques secondes le battement du coeur de l'autre côté, fermer les yeux, sentir un bisou sur mes cheveux. Juste un câlin.
Ou une petite voix qui me dit que si ça arrivait à quelqu'un d'autre, ça me ferait bien sourire tout ça...

samedi 22 mars 2008

Thomas, et moi, et moi, et moi


Mercredi dernier, ma super copine Clairette et moi, on est allées écouter Thomas Dutronc à la Laiterie.

Rodées à l'exercice du concert comme on est, on se place assez devant, bien en face de la scène et pas trop près des enceintes pour la première partie. Trop fières, on est. Jusqu'à ce que d'autres gens descendent de leur place assise pour se placer sur nos pieds, avec leurs potes, et trouvent logique d'effectuer des mouvements de rotation et des petits sauts pour ponctuer leur conversation, quitte à endommager leurs innocents voisins.
Depuis la loi sur l'interdiction de fumer, on étouffe vachement moins dans les cafés, les bars, les boîtes, les concerts. Mais, deuxième effet kiss cool, on sent TOUTES les odeurs, et je peux vous dire qu'une foule qui vient assister à un concert, ben ça sent moins les fleurs des champs que la sueur, la bouffe et les pieds.
Bref, je suis là, contrainte à la vie en 2 dimensions par les groupies qui se sentent bien sur mes godasses, à respirer à plein nez leur journée éprouvante pour les aisselles, et à trouver que le Dutronc, il sait se faire attendre, quand même.
La misanthropie me gagne par bouffées, quand la lumière baisse....

De derrière son drap simplement tendu sur une corde, Thomas joue aux ombres chinoises alors que ses musiciens font semblant de prendre un café sur une table en formica juste à côté. Ils attrapent leurs instruments (deux guitares, un violon, une batterie), et Thomas sort de derrière son drap. Il est beau comme un camion, je lui souris, lui aussi prend sa gratte et me chante doucement que quand je suis pas là, il est comme un Normand sans armoire, comme un Corse sans pétard. Je craque! Et je me laisse emporter.
Un des guitaristes me joue du Bach, et j'ai la chair de poule. Il y a une photo kitsch de chiens projetée sur le drap alors que sur scène, Thomas et ses amis se moquent de Sarko entre une chanson pleine de poésie, un morceau de Django Reinhart et une reprise de "Alexandrie, Alexandra" à trois guitares. Je rigole, je souris de toutes mes dents, j'applaudis, je tremble, je chantonne, j'ouvre grand grand les yeux et les oreilles devant le niveau du violoniste (et des autres aussi d'ailleurs), je pleure même pas...

En sortant, on sirote une bière en achetant qui une affiche, qui des cartes postales au joli vendeur, et Thomas apparaît, pour nous écrire un mot gentil en souriant.

Thomas, si un jour t'aimes vraiment plus Paris, tu peux venir chez moi... Je t'accueille à draps ouverts!

dimanche 9 mars 2008

Inhabited by habits

My friend Liliplum started me onto that game... Here it goes:

- Mention the person who's invited you and put a link to their blog;
- Explain the rules;
- List 6 of your little habits;
- Invite (more or less) 6 of your friends to do the same;
- Tell them you've invited them, just in case they don't read you so often.

I've thought about it over and over, and I've watched my own way of life, and here they are, the little things that punctuate my daily life.

1. In the morning, when I'm still in bed, or already yet reluctantly on my way to the bathroom, when my eyelids are still heavy with sleep but yet uncovered by cosmetics, I rub my eyes like a child, with my hands closed in a fist, and I pout. I am five years old again, I want a good-morning hug, I have no idea what my day will be like and I don't give a shit. A moment later, I am a young woman getting ready for a whole day with over-energetic youth and an unbearable boss, facing it all with a neat hairdo, mascara and a pair of tights that match my jumper, but I need this regressive second to get started.

2. I read everything, everywhere, all the time. Words are my landscape. As a result, I am often reading three books at the same time, in addition to newspapers and magazines. I sometimes get lost in the stories, but linearity is beyond my capacities.

3. I always put on the left shoe first, but take it off last. I wash my left arm before the right, but then comes the right leg before the left. I put body butter on the left leg first too, and I put makeup on my left eye first as well, but I start with the right cheek. The order is respected when I take my makeup off. Please abstain from any comment...

4. I often take a first bite of my piece of toast before I spread jam on it. Sometimes before butter, sometimes after, but most of the time before jam. Then I spread jam on an incomplete piece of bread.

5. I listen to crap music when I clean up my flat. I have a special "clean-up soundtrack" on my iTunes, which I listen to every week. 80s' French pop, the Pointer Sisters, music from "The Full Monty"... they all help me weekly put on my latex-free orange gloves, grab the bottle of bleach, a duster, the broom, and hunt dust and dirt around the house, while singing at the top of my voice "I'm so excited, and I just can't hide it, I'm about to lose control but I think I like it!".

6. I hate it when I do things automatically. I am afraid to be imprisoned by my own habits in a routine where I would have lost my willpower. I need to be independent from everything to the point where even my reactions are potential enemies. So when I realise that a habit becomes automatic, I break it up, if that makes any sense, so that it remains a "most of the time" thing.
Next week, I'll probably read a book from cover to cover without reading a word that's not part of it, I'll clean up the flat listening to Mozart or I'll put the right shoe on first.

That's it! That's me...

Next on the list are:
- Rita, to see if her habits have become British
- Cécile, to see if her habits have become Austrian
- Chimpy, to see how she's doing up on her tree
- Susana, to see if she can blog when she's not on a trip in Columbia
- James and Justus, to see if they can translate their habits into pictures.


Miss Tics

Spéciale dédicace à Liliplum, qui m'a invitée à tenter le défi, dont voilà le principe:

- Mettre un lien vers le blog de celui qui vous a contaminé;
- Donner le règlement;
- Exposer à vos lecteurs ébahis 6 de vos tics et manies;
- Inviter à votre tour (plus ou moins) 6 amis.
- Prévenir vos victimes, au cas où ils ne vérifieraient pas votre blog quotidiennement.

Après m'être creusée la tête et avoir décortiqué mes gestes et réactions du quotidien, voici du fond de ma routine les habitudes qui rythment ma vie:

1. Le matin, quand je suis encore dans mon lit ou déjà en route vers la salle de bain, mais à regret, et que mes paupières, si elles sont encore lourdes de sommeil, sont encore vierges de cosmétiques, je me frotte les yeux à pleins poings, comme une môme, en faisant la moue. J'ai de nouveau 5 ans, je veux un câlin, je ne sais pas de quoi la journée sera faite et je m'en fous. Un instant plus tard je me redeviens une jeune femme qui se prépare à affronter l'énergie mal canalisée de la jeunesse et à gérer tant bien que mal l'incompatibilité totale d'humeurs avec son boss, AVEC brushing, mascara, et collants assortis au pull, mais ces quelques secondes me sont nécessaires pour me lancer.

2. Je lis tout, partout, tout le temps. Les mots sont mon paysage. Résultat, je suis toujours au milieu de trois livres en même temps, que je lis selon mes envies entre deux articles de journal ou de magazine. Parfois, je me perds, mais je suis bien incapable d'être linéaire.

3. J'ai la drôle de manie de toujours mettre la chaussure gauche en premier, mais d'enlever la droite d'abord. Je me lave le bras gauche avant le bras droit, mais ensuite la jambe droite avant la gauche. Par contre je crème la gauche avant la droite. Pour les yeux, je maquille d'abord le gauche, et ensuite le droit, mais je commence par la joue droite. L'ordre est respecté pour le démaquillage...

4. Je croque souvent dans mon bout de pain avant d'y avoir mis de la confiture. Parfois avant le beurre, parfois après, mais souvent juste avant la confiture. Après j'étale la confiture sur une tartine entamée.

5. Pour moi ménage à fond rime avec musique à la con. Alors toutes les semaines, je mets mon iTunes sur la liste de lecture réservée au ménage, qui regroupe des artistes virtuoses tels que Claude François, Axel Bauer, David et Jonathan, Sabine Paturel, the Pointer Sisters ou encore Peter et Sloane, j'enfile mes gants orange sans latex, je me saisis de la Javel, du chiffon et du balai, et à moi la saleté en gueulant à tue-tête "Eve lève toi, tes enfants ont grandi, en vivant leur vie, je serai cooomme tooooi".

6. J'ai horreur des automatismes, des tics, des manies. Je crains quelque part qu'ils m'enferment dans une forme de routine sans que je m'en rende compte, qu'ils prennent le dessus sur ma volonté et sur mon pouvoir de décision. J'ai tellement besoin d'indépendance que même mes réactions sont regardées de travers. Donc quand je me rends compte qu'une habitude devient un automatisme, je brise le rythme, pour que ça reste une habitude et juste ça. La semaine prochaine je ferai peut-être le ménage avec Mozart, je mettrai ma chaussure droite d'abord ou je lirai un livre d'un bout à l'autre sans rien lire entre.

Et voilà, vous savez tout!

A mon tour d'inviter:
- Rita, pour voir si ses habitudes sont devenues anglaises
- Cécile, pour voir si ses habitudes sont devenues autrichiennes
- Chimpy, pour voir comment elle s'enroule autour de son arbre
- Susana, pour voir si elle peut se remettre à blogger même si elle n'est plus en voyage en Colombie
- James et Justus, pour voir s'ils peuvent mettre leurs manies en images.

dimanche 2 mars 2008

England

Cheddar, cheap pints, undecided weather, brick houses, pubs, their stools, their food, their carpet, permanent politeness and smiles, open-mindedness, tea as a national drink, easy conversations, the hilly countryside, Indian restaurants, Universities and their facilities, benevolence, especially towards the youth, free museums, the various English accents, sarcasm, cheap buses that'll get you almost anywhere, nonsense, salt and vinegar crisps, fry-ups, spring at spring time, beautiful and affordable shoes....
Sometimes, I really miss England.

Cafés that are all chains and all pretty expensive, shops that all look the same, cinemas with a rather limited offer and rather high prices, people sick from drinking too much in almost all bars and pubs, almost every night....
Sometimes, I miss England a bit less.

A year full of new people, new places, new opinions, the first steps of important life choices, my personnality grown stronger, a certain peace of mind every time I go back for a few days.
Always, I have a special place in my heart for England.

Angleterre

Le cheddar, les pintes pas chères, la météo incertaine, les maisons en brique rouge, les pubs, leurs tabourets, leur moquette, leurs plats, la politesse et les sourires ambiants, l'ouverture d'esprit, le thé comme boisson principale, le contact facile, la campagne vallonnée, les restos indiens, les universités et leurs infra-structures, la bienveillance, surtout envers la jeunesse, les musées gratuits, les différents accents de l'anglais, le sarcasme, les bus pas chers qui vont un peu partout, l'humour absurde, les chips au vinaigre, les petits-dèj', le printemps à l'heure du printemps, les chaussures trop belles et pas chères....
Parfois, l'Angleterre me manque.

Les cafés qui ne sont plus que des franchises hors de prix, les boutiques qui se ressemblent presque toutes, le cinéma à choix plus que limité et tarifs plus qu'élevés, les gens malades d'avoir trop bu dans presque tous les bars ou pubs, plus ou moins tous les soirs....
Parfois, l'Angleterre me manque moins.

Une année pleine de rencontres et de découvertes, des choix qui se sont dessinés, ma personnalité qui s'est affirmée, une certaine quiétude d'esprit chaque fois que j'y retourne quelques jours.
Toujours, l'Angleterre m'est chère.

jeudi 14 février 2008

Valenwhat?

You could pretend you haven't been in town for a while, haven't checked your emails for 10 days, haven't used any kind of calendars whatsoever. If, however, you don't live in a cave as an ermit, you'll be aware of the fact that today is Lovers' and Shop owners' Day. And even though lovers most often shrug stating that they don't need a precise day to show their partner the intensity of their feelings, and shop owners secretely rejoice at the fact that chronic lack of time can be transformed into interesting profits, there is a third group. The neither-nor group of single people who have nothing to sell.
It's almost certain that when we become members of one of the other groups, we'll look down the event, finding it cheesy, kitschy, capitalist or at best lucrative. But for now, whether you like it or not, you can't help feeling a little pang in your heart. You can't help smiling with sadness and envy at the bunches of flowers on display in the shop windows. You can't help glancing apologetically at your fine lingerie that sleeps in the cupboard and pretends not to notice you persisently wear your old overwashed cotton pants rather than your modern woman's super sexy attire.
But single people of the world, let's take action!! I'm not going to give you stupid advice on how to meet the One (anyway, if I knew how you do it, I'd already have tried the method, and this post would be about the outrageous exploitation of our feelings, which we should take the time celebrate on a daily basis), or encourage you to ask yourself the good questions (WHHHYYYY oh WHYYYYY?), the answers to which no one actually really wants to hear. No, I mean, we can do it all by ourselves.
Today, let's celebrate the amazing person we are. Let's show ourselves how much we've loved ourselves since the first moment.
For me, it'll be nice clothes, pretty shoes, elaborate hairdo, flattering makeup. I'll cook myself a great dinner, I'll drink a glass of good wine, I'll use the nice plates. In the course of the evening, I'll give myself a little present, not much, but a little something I'll have taken the time to wrap up in colourful paper. And then, with my dessert prepared with love, I'll watch a DVD I'll have selected because I thought I might like it.
Do whatever you like (may I advise you, though, from my own experience, to avoid going to the cinema, they're full of couples kissing all the time, you can't even hear the film properly in this improvised tongue concerto in slurp minor, it's very irritating), but the theme is "no complaining, no self-pitying!"

And the first person to tell me yet again the story of girls are like apples, the nicest ones are on the highest branches, blah blah blah, I'll pinch their nose to bleeding....


Enjoy your night, and tell me about it later!

saint quoi?

Oui oui on peut regarder ailleurs, ne pas lire ses mails pendant dix jours, faire semblant qu'on a pas de calendrier... Il n'en reste pas moins qu'aujourd'hui, c'est la fête des amoureux et des commerçants, et si les premiers haussent souvent les épaules en disant "on n'a pas besoin d'une date précise pour se montrer qu'on s'aime" et que les seconds pensent tout bas en se frottant les mains derrière leur sourire avenant "qu'est-ce qu'on se fait comme fric en exploitant le manque de temps chronique de nos contemporains", il existe toutefois un troisième groupe... Le groupe de ceux qui ne sont ni l'un ni l'autre, les célibataires qui n'ont rien à vendre.
Sûr que quand on entrera dans l'un ou l'autre groupe, on prendra de la hauteur, on trouvera ça kitsch, niais, démago, au mieux lucratif. Mais pour le moment, qu'on le veuille ou non, on a un petit pincement au coeur, un petit sourire triste et envieux pour les bouquets qui s'affichent en vitrine, un regard désolé pour notre lingerie qui sommeille au placard et qui fait semblant de ne pas voir qu'on met toujours nos culottes informes et délavées en coton et pas nos trucs de femmes libérées sexy en diable.
Alors, célibataires du monde, agissons!! Je ne vais pas vous donner de conseils à la con pour rencontrer l'âme soeur (d'ailleurs, si je savais comment on fait, j'aurais déjà mis la technique à exécution et ce post parlerait de l'odieuse exploitation commerciale de nos sentiments qu'on ne prend plus le temps de célébrer au quotidien), ni vous poser les grandes questions (mais POURQUOOOOOIIII, oui POURQUOOOOIII?) dont personne n'a, en fait, envie de connaître la réponse. Non, je veux dire, prenons les choses en main, on est jamais mieux servi que par soi-même.
Célébrons aujourd'hui la personne merveilleuse que nous sommes, témoignons-nous plus que jamais l'amour sans limite que nous nous portons depuis le premier jour!
Pour moi, ce soir, ce sera jolie tenue, chaussures à talons, cheveux bien coiffés et maquillage. Je vais me cuisiner un petit plat, me le servir dans une belle assiette, l'accompagner d'un verre de bon vin. Au milieu de la soirée, je vais m'offrir un petit cadeau, une petite attention, que j'aurai pris soin d'emballer dans du joli papier. Et ensuite, avec mon dessert fait avec amour, je vais regarder un dvd, que j'aurai choisi parce que je pensais que ça me plairait.
Votre programme sera laissé à votre discrétion (je vous conseille toutefois, par expérience, de ne pas tenter le cinéma, c'est plein de couples transis qui se galochent tout au long du film, on entend plus les dialogues dans ce tintamarre de langues, c'est très agaçant), mais le mot d'ordre est: "interdit de se morfondre!".

Et le premier qui me sort l'histoire de les filles sont comme les pommes, les plus belles sont tout en haut de l'arbre, bla bla bla, je lui pince le nez!!!

Bonne soirée à toutes et à tous, et racontez-moi ce que vous avez fait!

mardi 12 février 2008

Asthma

The USA are sooo over-the-top!! Look at their health and hospital system... it is just amazing!
According to a well-regarded, long-running weekly documentary on an A&E service (or ER, as they say over there) in Chicago, if you have a problem, you can get a ambulance to drive you madly through the streets of the busy town to a hospital where you are welcomed by George Clooney himself.
Here, the ambulances drive at a rather normal speed, and the nurse travelling with the patient in the back chats away nicely, without even a single attempt at drumming on the patient's chest with funny metal boxes. And when you get to hospital, a rather normal-looking Dr J. welcomes you... And I am not even sure he secretely dates the nurse working with him, who, by the way, refuses to be called Carol and insists her name is Audrey.

Then, once you are in hospital, in Chicago, very busy doctors manage to drink their Starbucks coffee, yell cryptic orders to exhausted and bemused interns, and save the world, all at the same time, and with a broad colgate smile.
In Strasbourg, however, everyone is calm. Audrey compliments you on your handbag while checking your blood pressure and giving you a nebulizer, and she never ever shoves her many forms and their iron stand on your lap...

In the waiting room in Chicago, you have tons of interesting people to look at. Poor families whose clothes can only reveal the derelict place they live in; gangs of hip-hop artists/drug barons all wounded in several places, waiting to hear if their mate, the only nice one, the one who has a kid to support, was shot to death or if he'll get through; car crash victims bleeding on the floor and all the tenants of a building infested with some kind of epidemia or other.
In Strasbourg, the most exciting person is a middle-aged man in a wheel chair with a cast going from toes to knee. The second most exciting person is a retired lady who speaks very loud to her deaf husband. The third most exciting person is a retired man with a persistent cold. He is also the least exciting person. Thank God they've got loads of tabloids!

In Chicago, when you go to the A&E, you know you've made the right choice for your afternoon. Your blood gets tested for about 18 different stuff you don't understand, a dozen people with goggles and latex gloves run around you, all the while screaming numbers and codes, your whole body gets X-rayed, they frantically try to find your Mum's mobile number in your bag so they can ring her to inquire about exotic diseases you could have had in a past life, and you get to eavesdrop the latest episode of X and Y's shag, erm sorry, love story.
In Strasbourg, no numbers, no goggles, no litre of blood sampled, no phone call to far away relatives, no secret-ish shag, erm sorry, love stories. They do give you a little button you can press in case something goes wrong, right, but seriously, how do they expect people to ever want to come back?? I did give them a chance though, I asked to go to the ladies and all, and.... THEY LET ME WALK THERE! No one hurried me along on a bed on wheels!

And when you leave the place, all sorted, alright, they don't even smile contentedly at you, full of the satisfaction of having given you your life back, they don't even tell you that Superman has a free clinic for you the underprivileged twice a month, 9 to 11, should you need help and support. No, they shake your hand goodbye, wish you a nice day, and say they'll send you the bill if you can't pay right now.


The American dream sure ain't over!!


jeudi 7 février 2008

Asthme


Je tiens ici à rétablir une vérité que les chaînes de télé vous cachent depuis une quinzaine d'années maintenant...

Le Dr Ross n'a pas un regard pénetrant et les cheveux poivre et sel. Il est un peu plus jeune, un peu moins impressionnant, mais bien gentil quand même, et d'ailleurs, il ne s'appelle pas Dr Ross, il s'appelle Dr Jerjhir. Sa poulette en pyjama rose ne s'appelle pas Carol, mais Audrey, et son pyjama est bleu, elle a un joli sourire, et rien ne permet de dire si les deux font des siestes crapuleuses sur le brancard de la salle de sutures.
Ils ne crient pas des ordres incompréhensibles à des internes exténués quand vous passez la porte, mais vous proposent gentiment une sonnette sur laquelle appuyer quand l'aérosol cocktail de Ventoline et associés qui se diffuse dans votre système respiratoire grâce à un élégant masque en plastique sera vide.
Quand les ambulanciers vous laissent, ils n'ont pas jeté leurs formulaires et leur support en métal sur vos genoux fragiles trois fois pendant le trajet, ils n'ont même pas vaguement tenté de vous toucher les seins avec des boîtes en fer en gueulant "on dégage" (faudrait savoir d'ailleurs, on joue au docteur avec des tuperware de guerre ou on se casse?), ils vous on juste souri pendant le trajet, et trouvé que le masque à oxygène, finalement, ça vous va pas tant que ça au teint.
On ne vous fait pas 18 examens sanguins, ni un scan crâne, ni même un pneumo-thorax (enfin, quoique, j'en sais rien, je sais pas ce que c'est, un pneumo-thorax, et des radios du thorax, j'en ai fait, effectivement). Dans la salle d'attente, pas un seul blessé par balle, pas un seul gang de rappeurs tailladé à l'arme blanche dans une rixe obscure, pas une seule famille rongée par l'angoisse de perdre son enfant à cause d'un chauffard, d'un logement insalubre ou d'un terroriste. Non, juste un joli collier de retraités attendant les analyses des radios, et un monsieur en fauteuil avec la jambe dans le plâtre.
Quand vous repartez, on ne vous sourit pas l'air satisfait de vous avoir redonné la vie, en disant que si vous avez besoin de médicaments, Superman a une consultation gratuite pour vous les pauvres de 9h à 11h deux fois par mois. On vous tend un formulaire de satisfaction, on vous serre la main en vous remettant votre arrêt maladie, on vous souhaite bon repos. Et quand vous sortez, vous ne vous faites pas faucher par le futur papa angoissé qui amène sa femme en plein travail, vous attendez sagement sur le trottoir somme toute assez paisible que votre pote vienne faire le taxi.

De notre envoyée spéciale aux urgences Ste-Odile de Strabourg-Neudorf, Lillybird.

dimanche 20 janvier 2008

Happy New Year

Will 2008 prove more fruitful than it cordially detested predecessor...?

For the moment, it has brought its happy lot of people I wish I hadn't met. Like this guy last week, with his big blue car, his big golden glasses and its big smoking spliff, who obviously didn't like me asking him to clear the way in front of the school where I work, and who must have guessed my job wrong as he seemed to assume I was a sex worker and suggested I go use my talents with my own Grandma. He's not the only one to have made the mistake, though, as another guy came this week with similar propositions for my workmate and myself.
Other than that, the kids at school seem to have forgotten how to measure properly the chocolate powder they're having for breakfast, and they get to school with an irrepressible will to win early fights with whoever will stand in their way. Watch out if you happen to be one of these "whoever", their weapons are tricky and they sure can negociate alliances!

The bacteries also apparently know who to associate with and have crossed the line to the dark side of the force. Not only did they attack one of my molars for the first time ever, but they also gave the hint to their friends from my throat and nose, and I ended up with a big old cold and a sexy cough...

But the good news is, stronger from two weeks' holidays and two kilos finally gained back, in the new year, I'm a winner, a soldier of the good will, an invicible super-hero. I went to the dentist's and came out alive; I even went a second time without a flicker of fear. I win each and every battle against the kids with an unshaken determination. I managed to do a proper bechamel sauce for my lasagna, and I got over my panic when a car came to kiss me one unfocused morning, without shedding a single tear.
2007, you made me live in hell, but who's still standing now? My sincerest thanks to my angel (let it be said), and here I come, 366 days!

Bonne année!

2008: mise à l'épreuve!

Tout d'abord, ce début d'année a été riche en rencontre du 3ème type, du genre de celles dont on se passerait avec bonheur. La semaine dernière, un individu à grosse voiture, grosses lunettes dorées, et gros joint a peu apprécié que je lui demande de dégager le passage piéton devant le lycée où je sévit, et s'est visiblement mépris sur ma profession, puisqu'il pensait que j'étais une travailleuse du sexe et qu'il me conseillait d'aller exercer mon art avec ma propre aïlleule. Sa méprise est chose courante; une semaine plus tard, un autre individu est venu nous importuner, ma collègue et moi, avec le même genre de propositions...
Par ailleurs, les élèves du lycée semblent avoir perdu la capacité de doser le Nesquick en poudre qu'ils prennent le matin, et arrivent avec une irrépressible envie de vaincre dès potron-minet. Si tu as le malheur d'être sur leur chemin de battant, gare à toi! Leurs armes sont diverses, et ils savent négocier leurs alliances.

Les bactéries et consort sont aussi passées du côté obscur de la force: non contentes d'attaquer l'émail d'une de mes molaires pour la première fois de ma vie, elles ont aussi soufflé l'idée à leurs copines de la sphère otho-rhino-laryngologique, qui m'ont refilé une bonne trachéite comme on les aime chez nous.

Mais la bonne nouvelle, c'est que forte de deux semaines de repos et de deux kilos enfin repris, j'ai attaqué l'année avec la détermination d'une triple reine de l'Epiphanie. Et ça marche, en 2008, je suis une warrior, une winneuse, une super-héros invicible. Je suis sortie vivante de chez le dentiste et j'y suis même retournée sans trembler, je mate la jeunesse hyper-active de ma volonté de fer, j'ai réussi la sauce béchamel de mes lasagnes, et j'ai surmonté mon gros coup de frousse quand une voiture est venue me faire un bisou dans un de mes moments d'inattention sans verser une larme.
2007, tu m'as fait vivre un enfer, mais qui de nous deux est encore là ce soir?? Spéciale dédicace à mon ange gardien, soit dit en passant, et à moi 2008 et ses 366 jours!