Il paraît que je suis sarcastique... Ca me ferait rire!
People tell me I'm sarcastic... hahaha!

mercredi 14 janvier 2009

Une chevaleresque aventure dont vous choississez la fin


Il était une fois la Princesse Tête-en-l’Air. Elle était assez jolie et un peu barrée, mais, comme son nom l’indiquait, franchement dans la lune.
Bon. Il se trouve que la Princesse avait rencontré un Prince qui habitait dans un royaume voisin, du genre que tu y passes avec tes sabots tontaine, avec tes sabots. Personne n’est parfait.
A la fin du mois terrible qu’est décembre, la Princesse alla passer quelques jours impromptus dans le château du Prince. Au matin du départ, la Princesse regretta d’avoir tant profité des doux breuvages que les comtes et les fées du royaume avaient apportés au festin de la veille. Bravant le brouillard de ses neurones, la météo hostile et les grognements du Prince qui l’incitait à rester encore un peu, elle sortit courageusement du lit, puis du château, et se dirigea vers les écuries municipales. A peine le temps d’embrasser le Prince, la voilà qui courrait à travers les galeries, un œil rivé sur la montre, l’autre sur l’affichage électronique. Ce fut moins une, mais la Princesse réussit à attraper son cheval-vapeur électrique avant qu’il ne démarre sa course folle. Ben oui, parce que le lendemain, c’était l’anniversaire de Jésus, et l’anniversaire de Jésus, ça se fête avec le Roi, la Reine, les deux autres Princesses et Prince Junior.
Epuisée par tant d’agitation dès les premières lueurs de l’aube, la Princesse s’assoupit pendant son voyage. Elle fut tirée de ses rêves par des grésillements : « Mesdames, Messieurs, Princesse, vous êtes en gare de S., S., CHATEAU DES PARENTS DE LA PRINCESSE ALORS REVEILLE-TOI FEIGNASSE ». D’un bond, elle se leva de son siège, attrapa son sac, son manteau, son journal, son appareil photo, pour atterrir sur le quai juste à temps.
Une fois au Château, la Princesse déballa ses affaires, et là… Horreur! Malheur! Impossible de mettre la main sur son beau chapeau rose un peu fuschia, hyper-tendance rétro années 40 qui lui flattait si bien la silhouette !!! Immédiatement, la Princesse envoya un pigeon voyageur au Prince : Salu ya mon chapo dan ta kS? lé oublié dan tr1 je croi fé chié. te kif. Mais le Prince ne retrouva pas ledit couvre-chef, ni dans son carrosse, ni dans son château.
Alors la Princesse affronta le monstre : la SNCF… Une lecture diagonale de l’annuaire lui indiqua qu’il n’y avait pas de numéro pour les objets trouvés, mais que pour tout service, elle pouvait contacter leur numéro azur, le 666.
« 666, Bonjour, vous êtes sur le serveur vocal de la SNCF. Bla bla bla bla. Si vous connaissez le mot-clef correspondant à votre demande, dites le maintenant…
- Ben non je connais pas le mot-clef
- Je n’ai pas compris votre demande.
- Forcément, connasse, je t’ai rien demandé encore !
- Je n’ai toujours pas compris votre demande.
- Mais oui je sais !!! Tu m’emmerdes.
- Je suis désolée, je ne peux pas répondre à votre demande. 666, Bonjour, vous êtes sur le serveur vocal… »

Renonçant à la lutte avec la femme-robot, la Princesse demanda à la Reine de l’accompagner à la gare ! Une fois que le pré-ado et sa mère post-élégante qui squattaient le guichet eurent obtenu le taux exact de formaldéhyde contenu dans la moquette du siège qui accueillerait l’auguste cul de l’enfant à boutons pendant son trajet Mulhouse-Strasbourg via Marseille, triple correspondance, couchette orientée plein Sud si vous prenez l’option boissons chaudes, la Princesse pu s’approcher de l’hygiaphone et de la personne démodée qui trônait derrière.
« Bonjour, j’ai perdu mon chapeau ce matin…
- Oui alors il faut téléphoner…
- Euh, ben, euh, c’est-à-dire que, le serveur vocal, il me veut du mal, vous voyez…
- Oui alors il faut voir avec le chef de gare. »


« Bonjour, j’ai perdu mon chapeau ce matin…
- Oui alors là faut vous adresser au guichet.
- C’est elle qui m’envoie (miel dans la voix).
- Oui alors faut téléphoner.
- NOOOOON ! pas la femme-robot, pas la femme-robot, pas la femme-robot, pas la…
- Oui alors je vous donne le numéro des objets trouvés.
- Dieu vous le rendra au centuple dans votre prochaine vie. Vous aurez la retraite à 25 ans avec des agios, et vous serez payé les jours de grève. »

03 666 666 666
« Objets trouvés bonjour.
- J’ai perdu mon chapeau ce matin…
- Faut demander au chef de gare de votre gare.
- C’est lui qui m’envoie (miel dans la voix).
- Bon. Il est comment votre chapeau ?
- Il est hy-per-gé-ni-al. Il est rose tirant sur le fuschia, voyez, de forme cloche, en feutre de laine, avec un petit ruban un peu plus foncé ton sur ton et un petit nœud sur le côté, très rétro année 40 mais en même temps franchement tendance. Vous l’avez ?
- Rose…. ? Ah non, j’ai pas non. Il faut faire une déclaration de perte écrite en trois exemplaires sur le formulaire que vous trouverez au guichet de la gare la plus proche..
- Euh… Joyeux Noël. »


14 janvier. La Princesse se rend à la Grande Gare de la Grande Ville.
« Bonjour, j’ai perdu mon chapeau en décembre…
- Et beh s’il est rose comme vos gants on va le retrouver, hein ha ha ha ha !
- Ca tombe bien alors, parce qu’il est rose comme mes gants !
- Naaan !!! En VRAI ? »
Pendant que la Princesse réprime un commentaire sur le rouge criard de l’uniforme de l’apprenti-agent du service public, ce dernier compose le numéro interne des objets trouvés :
« Ouais, c’est Simplet, de l’accueil. T’as un chapeau rose, euh… fuschia fluo ? Il est en quelle matière, Madame ?
- En feutre de laine
- Ouais, en feutre, tu vois, dessiné, quoi arf, arf, arf (sic). Bon eh, Madame, allez directement aux objets trouvés, ce sera plus simple.
- C’est où ?
- Ben vous prenez à droite, le hall, vous contournez la boulangerie, vous sautez trois fois à pieds joints en évitant les pigeons, vous dépassez le panneau « interdit si vous n’avez pas de billet composté sous peine de mort lente, atroce et douloureuse », vous prenez l’escalator en panne à contresens, vous arrivez devant deux portes rouges, à vous de trouver la bonne, vous sonnez en dansant la carioca, et c’est là. »

Au terme de démarches dont on passera les détails sous silence (un formulaire a été impliqué) auprès d’un agent, il faut le reconnaître, fort aimable, la Princesse ressortit bredouille…

Et là, lecteur, à toi d’influencer la fin. Que doit faire la Princesse ? Abandonner ? Profiter des soldes pour racheter un chapeau, moins beau, certes, mais réel ? Faire acte de contrition et se geler les oreilles en répétant « je suis tête-en-l’air, je suis tête-en-l’air » ? Penser que c’est encore possible ? Répond vite, il neige…

lundi 29 décembre 2008

Gipsy Kings

Que celui qui n'a jamais laissé libre cours aux clichés en entendant un "s'iiiil-vooouss-plaaaît" plaintif en provenance d'une jupe à fleurs mal assortie au pull informe me lance la première fausse pétition payante.
Les Rroms vivent en marge de la société; ils ont besoin d'elle autant qu'ils s'en éloignent. Leur altérité nous dérange, ou suscite notre pitié. Loin de moi le projet de juger leur façon de vivre ou de condamner sans distinction nos réactions au mieux mitigées, ou encore de refaire l'historique de cette population d'Europe de l'Est rejetée partout (et surtout "chez elle", en Roumanie, en Hongrie, en Bulgarie, etc.)

J'ai eu l'occasion d'accompagner les bénévoles de Médecins du Monde sur les campements Rroms en périphérie de Strasbourg, dans le cadre d'un boulot pour l'école. Ca a été une claque de me rendre compte, physiquement, des conditions de vie de ces familles, et de leur capacité à être heureux quand même.

J'ai fait des photos... En voici quelques unes:










Ces photos me parlent; elles me rappellent les intimités dans lesquelles j'ai été accueillie. Dans leurs intérieurs minuscules et mal chauffés, et pourtant toujours propres, les jeunes mères Rroms sont des mamans-poules. Leurs enfants sont leur richesse, au sens non-monétaire du terme.

J'ai du mal à trouver le ton juste pour raconter cette expérience. L'environnement des Rroms est hostile: froid mordant, pluie qui entre, rats qui courrent, enfants qui toussent, caravanes bien trop petites, couvertures insuffisantes, pas d'eau courante, menaces d'expulsion, et j'en passe. Mais je ne repense jamais à ces moments en terme de tristesse, ou même de désolation. Il règne au milieu des plaintes une sorte de bonne humeur, que les sourires des gamins traduisent bien.

mardi 25 novembre 2008

Catherinette

25 novembre... la Sainte-Catherine, patronne des jeunes filles célibataires. Traditionnellement, si l'on a plus de 25 ans et que l'on est TOUJOURS PAS mariée, on implore en ce jour heureux la clémence de Catherine et de ses célestes pouvoirs de meetic.com avant-gardiste, avec ces quelques mots:

Sainte-Catherine, aide moi! Ne me laisse pas mourir célibataire. Un mari, Sainte Catherine, un bon Sainte Catherine!... Mais plutôt un que pas du tout.

Je m'abstiendrai de tout commentaire personnel, laissant Colette Renard répondre en chanson (1963 selon mes informations):

samedi 15 novembre 2008

Billet doux

Rien que tu ne saches déjà. Je n’ai que le recours de le répéter dans le vide.
Je me suis attachée à ma liberté à tel point que je ne veux plus jamais la quitter. Je ne laisse rien ni personne m’approcher qui pourrait la mettre en danger. Je fuis la moindre contrainte. J’ai peur qu’on ait besoin de moi. Je ne construirai ma vie que sur moi-même.

Mais je n’ai pas encore réussi à annihiler complètement toute forme de ressenti. L’humain reprend ses droits, dans les limites que je lui laisse. Et, ne serait-ce que par fierté personnelle, je ne te laisserai pas utiliser ma souplesse à ta convenance.
T’es pas chié quand même de me dire que t’en as marre de mes questions au bout d’une demi-heure de conversation, sur internet qui plus est. Ca fait des mois que tu évites cette discussion. Si tout ce que tu avais à me dire, c’est « tu me prends la tête », tu aurais pu te décider plus tôt.
Cela dit, ça répond à ma question sur ce que je suis pour toi.

Les rêveries des princesses modernes ont bien changé. Mais visiblement, les happy ends restent l’apanage des contes, même quand on ne cherche pas à être enlevée sur un cheval blanc par un belâtre imbu de lui-même qui nous encloquera à la première occasion. Même si ce qu’on cherche, c’est un peu de considération de la part de celui qui nous envoie au 7ème ciel. Qu’il comprenne que, toute de chair qu’on puisse être, on a besoin aussi d’une douceur des sentiments. Cendrillon a de beaux jours devant elle.

« C’est plus simple pour toi qu’on arrête, qu’on reste amis ». Je ne sais pas quel genre d’amis tu as, mais les miens, je les malmène un peu moins. Quand ils ont des doutes sur ce qu’on vit, je le respecte. Mais je pense que tu t’es construit un monde peuplé de gens qui ne ressentent rien, et sur qui tu n’as aucun impact. Grande nouvelle : ce monde n’existe que dans ta tête. Il ne te protégera de rien.
Je me demande où est passé l’ami que j’ai eu pendant des années, et l’homme dont la gentillesse complétait si bien l’audace. Je n’entrevois plus ni l’une ni l’autre. Je devine sans souci ce qui les a absorbées, mais je regrette d’en faire les frais.
Alors désolée d’avoir bousculé ta tranquillité d’indifférent, de m’être « trop ouverte » à toi et d’avoir perturbé notre histoire de cul avec mes états d’âme. Si ta vie n’était pas déjà si difficile, je chercherais à me venger. J’ai été très patiente, mais là tu m’as vraiment blessée. Je t’emmerde.

Lisette