Il paraît que je suis sarcastique... Ca me ferait rire!
People tell me I'm sarcastic... hahaha!

mardi 25 novembre 2008

Catherinette

25 novembre... la Sainte-Catherine, patronne des jeunes filles célibataires. Traditionnellement, si l'on a plus de 25 ans et que l'on est TOUJOURS PAS mariée, on implore en ce jour heureux la clémence de Catherine et de ses célestes pouvoirs de meetic.com avant-gardiste, avec ces quelques mots:

Sainte-Catherine, aide moi! Ne me laisse pas mourir célibataire. Un mari, Sainte Catherine, un bon Sainte Catherine!... Mais plutôt un que pas du tout.

Je m'abstiendrai de tout commentaire personnel, laissant Colette Renard répondre en chanson (1963 selon mes informations):

samedi 15 novembre 2008

Billet doux

Rien que tu ne saches déjà. Je n’ai que le recours de le répéter dans le vide.
Je me suis attachée à ma liberté à tel point que je ne veux plus jamais la quitter. Je ne laisse rien ni personne m’approcher qui pourrait la mettre en danger. Je fuis la moindre contrainte. J’ai peur qu’on ait besoin de moi. Je ne construirai ma vie que sur moi-même.

Mais je n’ai pas encore réussi à annihiler complètement toute forme de ressenti. L’humain reprend ses droits, dans les limites que je lui laisse. Et, ne serait-ce que par fierté personnelle, je ne te laisserai pas utiliser ma souplesse à ta convenance.
T’es pas chié quand même de me dire que t’en as marre de mes questions au bout d’une demi-heure de conversation, sur internet qui plus est. Ca fait des mois que tu évites cette discussion. Si tout ce que tu avais à me dire, c’est « tu me prends la tête », tu aurais pu te décider plus tôt.
Cela dit, ça répond à ma question sur ce que je suis pour toi.

Les rêveries des princesses modernes ont bien changé. Mais visiblement, les happy ends restent l’apanage des contes, même quand on ne cherche pas à être enlevée sur un cheval blanc par un belâtre imbu de lui-même qui nous encloquera à la première occasion. Même si ce qu’on cherche, c’est un peu de considération de la part de celui qui nous envoie au 7ème ciel. Qu’il comprenne que, toute de chair qu’on puisse être, on a besoin aussi d’une douceur des sentiments. Cendrillon a de beaux jours devant elle.

« C’est plus simple pour toi qu’on arrête, qu’on reste amis ». Je ne sais pas quel genre d’amis tu as, mais les miens, je les malmène un peu moins. Quand ils ont des doutes sur ce qu’on vit, je le respecte. Mais je pense que tu t’es construit un monde peuplé de gens qui ne ressentent rien, et sur qui tu n’as aucun impact. Grande nouvelle : ce monde n’existe que dans ta tête. Il ne te protégera de rien.
Je me demande où est passé l’ami que j’ai eu pendant des années, et l’homme dont la gentillesse complétait si bien l’audace. Je n’entrevois plus ni l’une ni l’autre. Je devine sans souci ce qui les a absorbées, mais je regrette d’en faire les frais.
Alors désolée d’avoir bousculé ta tranquillité d’indifférent, de m’être « trop ouverte » à toi et d’avoir perturbé notre histoire de cul avec mes états d’âme. Si ta vie n’était pas déjà si difficile, je chercherais à me venger. J’ai été très patiente, mais là tu m’as vraiment blessée. Je t’emmerde.

Lisette

mardi 11 novembre 2008

dragon's dream come true

She pushes away her quilt in a grump and painfully gets out of bed. She’s already late for her date but she couldn’t care less. She lets the kettle scream for a little while before she tears it out of the stove. In front of the mirror, she fashions a killer look.
When she gets in her car, her door knocks the van next to her. It leaves a little dent in the paint. She makes a mental note to find another parking spot when she comes back.
She was supposed to meet up with her new flirt more than an hour ago. Going now would make her late for her whole day. He’s probably gone already anyway. And if he’s still waiting, well then he’s a fool who needs to get a life. She doesn’t want to go on a date with a fool who needs to get a life. He’ll realise that she won’t show up, sooner or later.

At the till, she finally changes her mind. The saleswoman made a not-so-nice comment about her waist, in the changing room. She doesn’t want the jumper she’s already paid for, and would like the trousers in a different colour. The saleswoman cancels the transaction, puts the jumper on the side, and sends her colleague to get a new pair of trousers. She doesn’t like the new colour, she’ll take the first pair. She’d like the jumper, also, actually, but with the V-neck. The saleswoman complies with her wishes. She pays. She looks in the bag. These trousers weren’t a good idea, in the end. She hands them back to the saleswoman, saying that she’ll take the jumper though. And a necklace. The one with the big beads over there. Can you go get it for me. When she’s just about to leave she notices that one of the beads is slightly chipped. She asks for a discount.

She doesn’t stop when the Unicef bloke tries to make her donate for his cause. Does he really think he can save the world with ten names on a list and 80€? A young show-off deliberately bumps against her. She hurries her pace a little to catch up with the high-heeled bitch and grabs her arm. Hey there, they didn’t teach you to apologise when you knock into someone, at Dior’s? Just because your beautician works hard on your spots three hours a week for the daily income of Angola doesn’t mean you can do anything you want. And also, young lady, if you can’t walk in stilettos, just wear flats, it’ll spare you a lot of public shame. Apparently, they didn’t teach you that either, at Dior’s… See, it’s no good being loaded when you’re stupid, it just brings attention on things you should want to hide. And by the way, people have stopped wearing jackets this colour about 20 years ago, even when they’re from Dior.

She sees that it’s time to go to work. Her class starts in fifteen minutes. This group is such a drag. They’re amorphous and they don’t understand a thing. She takes the direction opposite to the school. They’ll have to do without her today.
In her car on the way back, she tells herself that she won’t get what soothes her down today, yet again. She puts on a CD, and closes her eyes. She lets the music and her blind car lead her into the traffic.

La vie rêvée des démons

Dans un soupir ronchon, elle repousse la couette et s’extirpe du lit. Elle est déjà à la bourre pour son rendez-vous. Elle s’en fout éperdument. Elle laisse la bouilloire hurler un temps avant de l’arracher à la plaque. Devant le miroir, elle se fait un regard de femme fatale.
En montant dans sa voiture, elle cogne la camionnette à côté avec sa portière. Ca laisse une marque dans la peinture. Elle note mentalement qu’elle devra trouver une autre place de parking en rentrant.
Elle aurait dû rejoindre son nouveau flirt il y a un peu plus d’une heure. Y aller maintenant la mettrait en retard pour tout le reste de sa journée. De toute façon, il y a de fortes chances pour que le mec soit déjà parti. D’ailleurs s’il attend encore à cette heure-ci, c’est que c’est un imbécile qui n’a pas de vie. Elle n’a pas envie d’un rendez-vous avec un imbécile qui n’a pas de vie. Il se rendra compte tout seul qu’elle ne viendra pas.

Arrivée à la caisse, elle change finalement d’avis. Dans la cabine, la vendeuse a fait un commentaire peu flatteur sur son tour de taille. Elle ne veut plus du pull qu’elle a déjà payé, par contre elle aimerait une autre couleur pour le pantalon. La vendeuse annule l’achat, met le pull de côté, envoie sa collègue chercher un nouveau pantalon. La nouvelle couleur ne lui plaît pas, elle va reprendre le premier. Elle voudrait aussi le pull, en fait, mais avec l’encolure en V. La vendeuse accède à ses désirs. Elle règle. Elle regarde dans le sac. Finalement, ce pantalon c’était pas une bonne idée. Elle le tend à la vendeuse, en disant qu’elle ne va prendre que le pull, et un collier aussi. Avec les grosses perles, là. Vous allez me le chercher. Au moment de partir, elle réalise que le collier a une perle ébréchée. Elle exige une ristourne.

Elle ne s’arrête pas quand le jeune homme de l’Unicef lui demande de cotiser pour sa cause. Il s’imagine vraiment sauver le monde avec dix signatures et 80€? Une petite bourgeoise de moins de 20 ans la bouscule sans ménagement. Elle presse un peu le pas pour arriver au niveau de la pouffe à talons hauts. Elle l’attrape fermement par le bras. Dis donc, on t’a pas appris à dire pardon chez Dior ? C’est pas parce que ton esthéticienne passe trois heures chaque semaine à cacher ton acné au prix fort que tout t’est permis partout jeune fille ! Et quand on ne sait pas marcher avec des stilettos, on met des talons plats, ça évite souvent le ridicule public. Ca non plus ils te l’ont pas appris, chez Dior. Finalement, tu vois, ça sert pas à grand chose d’être riche quand on est conne, juste à attirer l’attention sur ce que tu devrais cacher. Et soit dit en passant, une veste de cette couleur, ça ne se porte plus depuis environ 20 ans, même si elle sort de chez Dior.

Elle réalise qu’il est temps qu’elle aille bosser. Son cours démarre dans un quart d’heure. Ce groupe l’emmerde. Ils sont amorphes, et en plus ils ne comprennent rien. Elle prend la direction opposée de l’école. Ils se débrouilleront sans elle aujourd’hui.
Dans sa voiture sur le chemin du retour, elle se dit qu’aujourd’hui encore, ce qui la calme n’arrivera pas. Elle met un disque et ferme les yeux, se laissant porter par la musique et la trajectoire aveugle de la voiture au milieu du trafic.