Il paraît que je suis sarcastique... Ca me ferait rire!
People tell me I'm sarcastic... hahaha!

jeudi 4 septembre 2008

Le diable ne s'habille pas en Prada...

Vous imaginez sûrement le diable petit, trappu, rougeaud et cornu, et loin, très loin de nos latitudes. D'ailleurs, imaginer est le bon mot, le diable n'est qu'une invention, au mieux une métaphore... Erreur!
Le diable existe, je l'ai rencontré. Créature élancée, à la crinière blonde savamment domptée en un brushing qui ferait pâlir Bernadette C., le diable tient les cordons de la bourse du lycée où j'ai officié pendant deux ans.

Le sourire crispé du diable ne parvient pas à faire oublier son implacable sécheresse interne. Le diable gère les deniers publics qui lui sont confiés avec le sentiment sourd d'une mission à accomplir. Chaque centime est comme le sien, et ne sera dépensé qu'à très bon escient... le foyer où les élèves déjeunent ne sera pas chauffé au-delà du nécessaire hors-gel; le nombre d'appels passés à l'extérieur (parents d'élèves, maîtres de stages, tuteurs d'apprentis) sera rigoureusement contrôlé. Les boissons et autres brioches offertes au personnel seront rentabilisées: les bouteilles ouvertes seront resservies, même après plusieurs jours, les gâteaux seront tranchés fin.
Les agents de service qui travaillent directement sous les ordres du diable en ont une crainte justifiée: ordres assénés, extras dans l'appartement de fonction, cirage minutieux des linos, foetus exposés aux vapeurs des détergents, le diable sait ce qu'elle veut.

Grippe-sou hors concours, le diable est prompt à déceler chez autrui des velléités malhonnêtes. J'ai moi-même fait l'expérience de ses foudres. Accusée sans détours de roublardise, d'arnaque au sou de l'Etat, de falsification des heures travaillées, de calculs mesquins pendant mon contrat, j'ai achevé le diable en la forçant à me licencier, afin de pouvoir toucher les allocations chômage pendant ma formation de journaliste. Ma hierarchie, que j'avais informée de mon intention de me mettre en faute professionnelle en ne venant plus travailler jusqu'au licenciement, m'a littéralement envoyée au diable, qui a vu rouge!
Vile profiteuse, je mettais mes gentils employeurs dans une situation inconfortable, et montrait à la société un exemple bien misérable.

Et quand le diable rencontre un obstacle, le diable se lève... Et c'est là que les mortels que nous sommes peuvent découvrir non sans stupeur les goûts vestimentaires pour le moins surprenants du diable. Twin-set bleu "lieux d'aisance", jupes assorties aux rideaux d'une maison de retraite de campagne, robes que ne renieraient pas ces demoiselles d'Abba, chaussures dont on ignorait qu'elles étaient encore fabriquées... le diable a cette petite touche "catalogue Notre-Temps posé bien au centre du napperon de dentelle" qui ne parvient pas, malgré tout, à la rendre plus humaine.

Le diable a probablement vu en moi un adversaire potentiel, et quelque part, elle n'a pas tort. Egoïste assumée, je crains parfois le gel total de ma sensibilité, l'assèchement de ma considération pour autrui. Et si je veux quelque chose, je sais souvent me donner les moyens de l'obtenir. Mais j'ai la prétention de croire que si un jour je me retrouve dépassée par mon propre blindage, j'aurai sû éviter les écueils de la Camif 65 + et autres Quelle pour femmes laides.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Uh uh uh! T'as affronté la bête, alors...et? Résultat des courses? :)

Anonyme a dit…

Uh uh uh! T'as affronté la bête, alors...et? Résultat des courses? :)